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Mots clefs : cartographie, États-Unis, niveau d’éducation, villes
créatives, ségrégation.
En illustrations (et lien pour la carte dynamique), je vous propose de déambuler sur une carte très intéressante mise en œuvre par Kyle Walker, Associate Professor en géographie, installé au TCU Center for Urban Studies.
Pour les personnes intéressées quant à la méthode menée pour réaliser cette carte, je renvoie au remarquable blog de Cartographie(s) numérique(s) qui nous propose la lecture technique et méthodologique de création et des sources de ladite carte dynamique.

Je m’arrêterai plutôt ici à son interprétation, plus particulièrement l’analyse des centres-ville. Nous constatons que les centres des villes mondiales comme New York sont hyper denses en population de niveau universitaire. Un fait que nous retrouvons également dans d’autres villes comme Boston (MIT/Harvard), Philadelphie, Washington ou Chicago.
D’autres villes comme San Francisco, Columbus, Los Angeles, Dallas démontrent que le contexte géographique peut également fortement jouer dans la répartition des populations à hauts revenus et donc la question de la mixité des centres urbains. Le lien entre le cadre de vie et le niveau d’éducation est significatif à l’analyse de la typo morphologie des villes américaines (collines, fleuve, plage …).
Mais ce qui nous intéresse le plus est la corrélation entre les villes les plus dynamiques et créatives (les creatives Cities de R. Florida et C. Landry) et la concentration de haut niveau d’éducations dans les cœurs de villes. Cette carte confirme la relation entre les dynamiques urbaines actuelles liées aux modèles de développement des villes créatives et la réalité du terrain avec les villes à fort développement par exemple Denver et Salt Lake City Denver.
L’analyse proposée tendrait (le conditionnel est de rigueur sans analyse plus approfondie) vers la systémique suivante :
- Les villes mondiales sont pleinement entrées dans le modèle Florida et donc, quelles que soient les contraintes physiques ou territoriales, le cœur de ville est dédié à une occupation des hauts niveaux d’éducation (chez nous on dit « universitaires »). C’est le cas de Manhattan.
- Les villes secondaires et métropolitaines renforcent le constat, mais sont encore en balance avec l’attrait paysager ou les contraintes physiques de la ville (les collines de San Francisco, les coupures par fleuves, etc.
- Par défaut, la concentration des universitaires dans les villes réduit le niveau de formation (bachelier ou secondaire) dans les zones plus rurales.

Florida a donc raison, mais je me question sur la durabilité du modèle, car avec les changements climatiques, les enjeux sont-ils le développement de l’intelligence urbaine ou celle des territoires ruraux ? Cette dichotomie est simpliste, mais me semble être une réelle question.
Merci pour cette lecture et n’oubliez de vous faire votre propre opinion en visitant le site.
Pascal SIMOENS, architecte et urbaniste, Data Curator.
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