La ville de Los Angeles lance un combat contre les ilots de chaleur… afin de réduire les inégalités sociales

Temps de lecture : 5 minutes
Mots clefs : Étude universitaire, ilots de chaleur, inégalités sociales

En ces temps d’automne (lorsque j’écris ces lignes, je ne sais pas si nous sommes à l’avant-garde de l’hiver ou le prolongement de l’été indien), mais l’article du Guardian paru le 21 août 2019 aura de quoi vous réchauffer quelques neurones pour réflexion:

La ville de Los Angeles a commandité à l’université du Maryland une étude sur le réchauffement urbain et les « points durs » de cette problématique. Elle n’est pas simple dans cette ville où le soleil rayonne plus de 300 jours par an et où les changements climatiques vont faire descendre vers les tropiques la Latitude Nord de la ville jusqu’au point de La Paz (Mexique) d’ici 2100, soit la distance de Bruxelles à Valence en Espagne.

Cette étude démontre également que la différence de température entre les rues du centre urbain et la plage, en cas de canicule, peut être de 10 °C ! Toutefois, des solutions sont proposées et l’une d’entre elles est le changement de couleur des espaces publics. En effet, les rues à LA sont généralement couvertes d’asphalte ou de béton, comme les routes. des matériaux qui accumulent naturellement la chaleur, accentuée par la couleur noire qui est naturellement absorbante de lumière pour l’asphalte.

Santa Monica Beach, LA. crédits : Massimo colombo / Getty Images

La proposition est donc de peindre les trottoirs avec des produits réfléchissants. Une approche qui a également été évaluée dans d’autres villes comme Paris et Madrid. Certains responsables publics et architectes feraient bien de se préoccuper de l’impact dudit matériaux plutôt que de le sélectionner pour des raisons économiques ou esthétiques, non?

Toutefois, ce sujet n’est pas le plus important. L’étude de l’université démontre également que les classes sociales ne sont pas équivalentes face à l’usage des espaces publics (ce n’est pas neuf) et que les personnes les plus défavorisées doivent rester dans des lieux moins résistants aux canicules que les classes supérieures qui ont plus de mobilité et se déplacent vers des lieux mieux adaptés : plage, parcs, secondes résidences, …

Il y a donc une conséquence entre les aménagements, les choix de matériaux dans l’espace urbain aménagé et la capacité de résistance des personnes selon leur classe sociale. À méditer : dans les questions du changement climatique et les capacités de résiliences des villes et territoires, le diable s’installe dans les détails.

Une rue de LA, un camp de sans abris, mai 2017 AP Photo/Richard Vogel

Pascal SIMOENS, architecte et urbaniste, Data Curator.

sources :

Why the poverty is not a personal choice but a reflection of sociéty, The conversation, 30 juin 2017
Cooling goo sidewalks and other strange new weapons in the war on urban heat, The Guardian, 21 aout 2019
California Still Has The Nation’s Highest Poverty Rate (Blame Housing Costs), David Wagner, 12 septembre 2018

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