
Mots clés : office, bureaux, design thinking, adaptation, nouvelles règles, Angleterre
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Ce qu’il faut laisser aux anglais, c’est leur incroyable capacité de résilience. Sans cette capacité d’adaptation mâtinée de résistance, la seconde guerre mondiale aurait pu avoir un tout autre destin. C’est ainsi que le BCO (British Council for Offices) s’est d’ores et déjà réuni pour réfléchir à la conception des « bureaux de demain » face à la crise sanitaire actuelle. Et c’est une véritable révolution.
De fait, ci-dessous, nous listons les éléments qui devraient être pris en compte pour de futures conceptions, et me moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils font table rase des tendances actuelles qui étaient plutôt dans la rationalisation des surfaces et des usages :
- Inverser la « tendance à partager des bureaux », c’est-à-dire le hot-desking, avec plus de bureaux attribués individuellement à des utilisateurs particuliers ;
- Nettoyage supplémentaire de tous les espaces, en particulier des bureaux partagés ;
- Introduction d’écrans pour protéger les réceptionnistes ;
- Remplacement des toilettes communes par des cabines individuelles dotées de portes, robinets et distributeurs de savon sans contact ;
- Une augmentation du local à vélos pour permettre aux travailleurs d’éviter les transports en commun ;
- Limites strictes sur le nombre de personnes pouvant utiliser une salle de réunion ou partager un ascenseur à tout moment ;
- La fin des couverts communs, des cafetières et des bouteilles d’eau ;
- Adaptation des systèmes de ventilation et d’humidification pour créer des climats plus difficiles pour la propagation des virus ;
- Les fenêtres restent ouvertes même si les pièces deviennent froides ;
- Suspension de certains systèmes de récupération de chaleur et filtrage de certains airs recyclés ;
- Utilisation d’applications et d’autres outils numériques pour maximiser la sécurité des travailleurs.
Si certaines propositions sont pertinentes, d’autres posent quelques questions sociales et écologiques : la création de toilettes autonomes ne facilite pas les échanges, tout comme les cuisines communes (oubliées dans le texte) qui devraient disparaître. Mieux, le Well office beeing prend un sérieux coup dans l’aile alors qu’à contrario, l’émergence des outils numériques a démontré et démontre encore dans cette période de crise, la nécessité absolue d’avoir des lieux d’échanges à défaut de l’effondrement de l’inventivité entrepreneuriale. Or, cette inventivité est d’autant plus nécessaire aujourd’hui.
D’autre part, les enjeux de réduction énergétique des bâtiments n’a pas disparu avec le virus, au contraire, toutes les études sérieuses démontrent qu’un réchauffement climatique nous précarise d’autant plus face à de nouvelles attaques virales. Faut-il pour cela rappeler la disparition du permafrost et ses conséquences sur la libération de milliards de virus gelés depuis des millénaires ? Or, la tendance semble revenir à des bâtiments plus énergivores face à une certaines facilité techniques de réductions de solutions comme le recyclage de l’air ambiant. Certes, une autre chose semble acquise, nous risquons de compter les jours pour les conditionnements d’air. Tout n’est pas sombre.
En tout état de cause, il faut féliciter la démarche anglaise car qu’en est-il chez nous ? Je cherche, je cherche, je ne trouve rien… Et ne rien faire, c’est reculer, reculer c’est se rendre plus vulnérable.
Merci de votre lecture.
Pascal Simoens, Data curator, urbaniste et architecte.
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