RE-Blog : LA TAILLE ET LA QUALITÉ DES LOGEMENTS, C’EST LE VASTE CHANTIER AUQUEL NOUS DEVRONS TOUS NOUS ATTELER

Left Side, Charleroi, arcJ : RGPA, 2019

Mots clés : architecture, surfaces, qualité de vie
Temps de lecture : 3 minutes

Le 24 avril 2020, les architectes ou professeurs d’architecture François Leclercq, Jacques Lucan et Odile Seyler ont offert une tribune sur la question du logement aujourd’hui, face aux nouveaux paradigmes quotidiens du confinement et où votre maison devient le monde. L’article est disponible sur ce lien ici via la revue Archi CREE, l’une des revues de référence en architecture pour la France.

Les architectes français définissent cette question au travers d’un prisme de lecture local et français, c’est légitime. Toutefois, nombre de leurs remarques sont pertinentes aussi en Belgique. En substance, ils décrivent des logements normés depuis les années 1960 et inadaptés aux vies d’aujourd’hui (3 pièces, 60 m² soit 2 chambres). Ils sont évidemment trop petits pour faire tout ce que la vie nous offre : travailler, étudier, jouer, lire, écouter, faire l’amour, … des actes qui nécessitent tous des bulles d’intimités spécifiques. Et s’ils reconnaissent la nécessité de diminution des surfaces dans les grandes métropoles pour des raisons économiques, ils mettent en exergue une toute autre marge en province, dans les villes moyennes. Je ne peux qu’abonder dans leur sens. J’ai toujours défendu que si l’offre de logements à Bruxelles, Anvers ou Gand pouvait s’accommoder des 80 à 85 m² pour un confortable « deux chambres », il en est tout autrement pour des villes plus provinciales comme Charleroi, Liège ou Mons. Aucune de ces villes n’offrent les aménités des 3 premières villes citées. Les auteurs citent le bar comme le second salon de l’appartement ; derrière cette métaphore ils posent la question des aménités des villes vivant, travaillant, s’amusant 24/24. Ce qui est loin d’être équivalent au-delà, la question d’une ville qui ne dort jamais, comme si le temps était inversement proportionnel à l’espace. C’est bien de cette équation espace-temps dont il est question.

L’avantage des crises est de mettre en exergue des questionnements qui deviennent cruciaux alors que délaissés auparavant. La question de l’adaptation des surfaces de logements en fonction de la ville où le projet est conçu doit être posée. Les promoteurs m’objecteront que le prix au m² de construction est le même partout. Sans nul doute, par contre le prix du foncier au m² d’une ville qui vit 24/24 n’est pas le même que le prix du sol d’une ville provinciale ! Tout est question d’équilibre, comme cet équilibre vers lequel nous nous avançons à pas de loup, entre le retour à la vie presque normale et le risque de re-confinement. De toute manière, chers promoteurs, pensez-vous que les investisseurs continueront à placer leur argent dans des logements que leurs locataires ne voudront plus par crainte de manque d’espace face à un nouveau risque de confinement ? la surface n’est plus un luxe, elle est devenue un enjeu sociétal.

Merci de votre lecture.

Pascal Simoens, Data curator, urbaniste et architecte.

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