Vue de la Porte Ouest, Charleroi source : n.c.
Temps de lecture : 6 minutes
Mots clés : Résilience, urbanisme, villes, changement, transformation
Nous sommes toujours dans la période de « re-blog », c’est à dire l’analyse et le renvoi vers un article de fond, mais mâtiné par notre propre interprétation, que nous appellerons « locale ». En l’occurrence ici un très bel article de de la plateforme de l’Institut Paris région qui a pour objectif à l’échelle de la région parisienne d’élaborer un travail de fond sur la transition du territoire, en d’autres mots, faire entre Paris dans le 21e siècle et le préparer au 22e.
L’article dont il est question est proposé par Paul LECROART, urbaniste, et traitre de comment les villes changent de trajectoire, un sujet récurrent et actuel pour tous les urbanistes et architectes qui doivent réfléchir sur les objectifs zéro carbone de l’UE pour 2050. L’auteur nous rappelle que la technologie et le rêve d’omniscience humaine est vaine face à la nature et, surtout, les dérèglements dont l’homme est l’acteur principal et qui peuvent avoir des conséquences fatales comme à l’aube du IIe siècle, Leptis Magna est l’une des plus opulentes métropoles du monde romain, mais son port s’ensable peu à peu, en partie du fait du déboisement. On décide d’agrandir le port sur la mer : ceci ne fait qu’accélérer le processus d’ensablement, précipitant le déclin économique de la ville. Elle subira des séismes, un tsunami et des invasions, avant d’être finalement abandonnée aux sables du désert. La question n’est donc pas de transformer pour résister, mais bien de transformer pour s’adapter. Il relève plusieurs pistes en rapport à diverses villes comme Chicago, la Ruhr, Medellín, etc. Il en retient les 4 questions suivantes :
- Comment construire dans la durée une trajectoire de changement ?
- Comment trouver des appuis pour financer les choix structurels contribuant au changement ?
- Comment déployer à grande échelle les innovations urbanistiques, écologiques ou sociales ?
- Comment capitaliser sur les progrès réalisés pour entraîner l’opinion et aller plus loin?
Du constat que c’est souvent lorsqu’elles subissent une crise grave ou qu’elles perçoivent les risques avant-coureurs d’un lent déclin qu’elles trouvent les ressources pour changer de trajectoire et se réinventer autour d’autres modèles de développement.
Ville de La Louvière, Place communale
Je complèterai qu’aujourd’hui, lorsqu’on parle ce des villes qui se sont transformées, ce qui est frappant, c’est qu’elles se sont toujours fixé un objectif clair, preuve qu’il n’y a pas une seule bonne solution, mais bien des bonnes solutions, mais que celle choisie doit être investie sans équivoque. Des villes comme Singapour se sont investies massivement dans les villes intelligentes, mais c’est parce que son territoire restreint l’oblige à tout contrôler comme la température d’une cocotte-minute ; Medellín a focalisé sur des projets qui devaient réduire l’insécurité, enjeu manifeste de la ville ; Chicago devait renforcer son identité plurielle et culturelle afin de bâtir une ville créative face à l’effondrement de la Rust belt, etc. La question qui se pose aujourd’hui est la suivante, les différentes villes wallonnes connaissent-elles toutes les enjeux à surmonter et leur potentiel intrinsèque pour se transformer ? J’aime à croire que oui, il faut maintenant un discours clair et un cap à suivre, sans équivoque, car à trop embrasser, mal étreint. Et dans une configuration profondément transformée par le coût que la crise du Coronavirus COVID-19 va porter sur les finances municipales, je crains certains effondrements.
Borinage, site de Marcasse, source n.c. (Pinterest)
Merci de votre lecture.
Pascal SIMOENS Architecte et urbaniste, Data Curator. Spécialiste Smart Cities et données urbaines, Université de Mons, Faculté d’architecture et d’urbanisme
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