URBAN CLIMATE RESILIENCE AND TRANSFORMATION OF CITIES

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Chers lecteurs, loin de moi l’intention de racoler encore une fois sur les questions évidentes du développe durable et de son impact sur les questions urbaines. Non, ici j’ai surtout envie de vous faire part d’un rapport anglais qui parut en 2014 et qui me semblait être une synthèse intéressante est particulièrement compréhensible des enjeux d’aujourd’hui pour demain.

Rappelons tout d’abord que le dernier rapport par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) souligner à nouveau le rôle fondamental des villes qui produisent 80 % des émissions de gaz à effet de serre et consomment trois quarts de notre énergie mondiale. Si l’on compare cela à la couverture territoriale réelle des villes par rapport au reste du monde… cela laisse songeur.

Toutefois dans notre métier, même épris des meilleures intentions du monde et forts d’une ambition pédagogique de ceux qui ont compris la situation de survie de ce monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, nous ne pouvons que constater l’incapacité de nos dirigeants politiques et de l’économie à accepter l’investissement pour ces changements. Mais peut-on vouloir aux responsables politiques qui se démènent tant bien que mal à faire des économies immédiates pour faire plaisir à leurs créanciers? Là est donc la quadrature du cercle : celle qui veut qu’une économie innovante investisse pour les enjeux de demain afin de pérenniser son rendement, mais est incapable de le faire face à Doxa du profit immédiat.

Dans mon métier d’urbaniste, je me suis donc retrouvé de nombreuses fois face aux gouvernants approuvant nos propositions urbaines sans pour autant avoir la capacité de les appliquer… suivant de grands moments de solitude où l’on peut parfois avoir l’impression de travailler dans le néant.

Et pourtant l’enjeu fondamental comme le dit Tim Dixon, de l’université de Reading au Royaume-Uni : « dans un sens, ils sont les criminels du carbone de ce monde, mais nous fournissent également de très belles opportunités », parlant des villes.

Elles sont donc la meilleure et la pire des choses qui soient arrivées à la terre et aux hommes. Mais comme dans les lois de la thermodynamique, rien ne se perd et tout se transforme. La ville doit donc se transformer et je vous propose la lecture du rapport RETROFIT 2050 : Critical Challenges for Urban Transitions.

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En substance, ce rapport appliqué particulièrement la région de Cardiff et s’inspirant des options développées par la ville de Vancouver qui reste à ce jour référence mondiale, synthétise et illustre de manière remarquable les grands enjeux de la résidence urbaine nécessaire à sa survie.

Le premier enjeu consiste à définir les facteurs critiques qui détermineront le succès de la transition :

  • le premier consiste dans la création d’un programme de rénovation urbaine inclusive intégrant tous les acteurs de la ville, tant politique économique. Cet enjeu pourrait être résumé de manière assez simple en précisant qu’il faut reconstruire la ville sur la ville. Nous précisons que l’un des éléments structurants de ce premier enjeu est l’élaboration d’un planning permettant de faire un suivi détaillé des actions et surtout, de leurs réalisations.

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  • Le deuxième consiste à avoir une vision de sa ville : sans projet urbain global, il n’y a pas de vision claire de l’endroit on veut aller et donc quand on ne sait pas où on veut aller… on n’y va pas ! À l’échelle Cardiff, trois éléments structurants déterminent cette vision urbaine : une ville connectée, une ville compacte, une ville collaborative.
  • Le troisième enjeu se définit comme étant des outils de mise en œuvre permettant de faire le contrôle des actions qui sont menées. Ce troisième point me paraît particulièrement intéressant dans un cadre de développement la résidence urbaine. En effet ce sujet relativement neuf et nous nous trouvons dans une période particulièrement difficile à cerner, car en pleine mutation (numérique, mobilité…). Moins de vouloir en faire une méthode de type « universitaire », ce qu’il faut comprendre par la démarche des chercheurs de l’université de Cardiff c’est que lorsque l’on se trouve dans une situation nouvelle et pour laquelle nous proposons des solutions alternatives aux habitudes, il faut absolument créer des indicateurs permettant de ne pas poursuivre ses idées alternatives lorsqu’elles sont improductives ou renforcer ses idées et encore les améliorer lorsqu’elles offrent une véritable potentialité nouvelle à la ville et aux décideurs. En cela, la question de la méthodologie est fondamentale aujourd’hui dans la question d’urbanisme stratégique eu égard aux enjeux colossaux pour lesquels les villes font face.

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  • Le quatrième point complète le précédent en précisant que l’ensemble de ces outils n’a de sens que si l’on développe parallèlement une gouvernance forte. Le terme « gouvernance » n’est pas utilisé de manière innocente. Il fait part de la question ambiguë entre le développement d’une démocratie participative et la nécessaire prise de décision politique dans un contexte où les décisions ne peuvent faire plaisir à tout le monde.
  • Le cinquième point démontre la nécessité du développement d’une économie circulaire à l’échelle urbaine. Il s’intitule « donner accès à un financement vert ». Cette démarche signifie la nécessité probable de revenir vers dépend beaucoup plus locale est beaucoup plus ancrée aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux liés aux épicentres urbains. Certes, les financements seront certainement encore d’échelle mondiale, mais leur application devient nécessairement de plus en plus locale, car une solution pour une ville n’est pas la même pour une autre.
  • Le sixième élément parle des partenariats public-privé (PPP). Sujet qui est actuellement fortement polémique en France et qui n’a pas nécessairement eu de grands développements en Belgique. Notons au passage que le dernier PPP en date pour la Wallonie et le feu tramway de Liège pour laquelle la connaît européenne à bloquer le financement via ce système. Il est toutefois intéressant de synthétiser l’objet de cet élément développé par les chercheurs anglais sur la question de la temporalité de la planification et la capacité des pouvoirs publics à pouvoir accompagner ces temporalités dans un délai très court. En ce sens, on peut se poser la question du développement de partenariat entre le public et le privé dans le cadre des outils de planification et permettant sous condition de répondre aux enjeux environnementaux par les développeurs privés, la création de systèmes de délivrance de permis beaucoup plus rapide et avec la garantie de réalisation.
  • Le septième élément est particulièrement complexe à mettre en œuvre néanmoins le courage d’être énoncé dans ce rapport : il concerne la gestion du risque des bénéfices sur le long terme et avec la question sous-jacente de l’incompatibilité de l’économie de profit à court terme et des choix urbains coûteux nécessaires à la pérennisation de ses infrastructures qui permettront à long terme la continuité des bénéfices des opérateurs immobiliers.
  • Le huitième et dernier élément nous parle de la problématique systémique et de la nécessité du débat, du contrôle et de la prise de conscience par les habitants des enjeux de ces projets devant permettre l’augmentation de la capacité résiliente de leur ville.

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En synthèse, je préciserai si cette étude n’est pas innovante dans les thématiques développe elle a l’avantage de démontrer de manière particulièrement claire l’interrelation qu’il y a entre différents facteurs qui constituent le développement urbain. Elle ne fait que rappeler qu’une ville sans projet territorial est vouée à sa propre mort dans un monde dans lequel elle ne devra seulement pas se battre contre des agresseurs extérieurs (économiques), mais également par rapport à ses propres faiblesses et dont, paradoxalement, les habitants sont la première cause. Et dans ce contexte, la population ne peut changer les habitudes que ciel à une vision claire de l’endroit où les responsables politiques veulent les y mener.

Source : www.retrofit2050.org.uk

télécharger le rapport de synthèse :ici

via : Les villes sur la ligne de front du changement climatique, Paul Rincon, www.bbc.co.uk, avril 2014

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