Tel est le principe de What3words, une start-up londonienne portée par des géographes qui pourraient, au même titre que Larry Page et Sergeï Brinn, révolutionner la géolocalisation et l’adressage des habitations ou tout autre élément sur terre.
Le principe est simple : créer une maille de 3m x 3 m sur l’ensemble du monde et lui adresser des coordonnées spécifiques et uniques. Ces coordonnées se dispensent sous la forme de 3 mots qui peuvent être définis en plusieurs langues, pour autant que le champ lexical soit suffisamment large.
L’ingéniosité de leur approche est d’offrir à quiconque une possibilité de retenir une adresse aussi simple que trois mots. C’est une révolution face aux adresses traditionnelles des villes occidentales mais également, et surtout, pour les territoires du monde qui ne sont pas encore adressés. Ces derniers représentent plus de 4 milliards d’habitants… et à l’époque du commerce en ligne, il ne faut pas être grand clair pour prendre conscience de l’importance de ce processus innovant d’adressage. La force de l’idée est finalement de combiner une très petite base de données mais qui, combinée mot par mot, donne des possibilités quasiment infinies.
Les grands investisseurs de ce monde ne s’y sont pas trompés, et la levée de fond est plus que conséquente pour une idée qui est, somme toutes, assez simple. Les enjeux financiers de cet algorithme se calculent en milliards d’euros, car il devrait permettre aux grands transporteurs (qui ne connaissent pas la crise) de développer un encodage simple et efficace dès que le client connait les 3 mots qui lui permettent de définir le lieu de distribution de son colis. Mieux encore, comme la trame est minuscule, on peut même s’imaginer qu’avec l’aide de Google et de la définition des données sur plans et l’intérieur des bâtiments, on peut localiser le bureau dans lequel on doit livrer le colis.
Enfin, n’oublions pas les quartiers dans des pays du tiers-monde qui, au regard de la densité et du développement spontané qu’ils génèrent, ne permettent pas un système d’adresse traditionnel : ville, rue, numéro.
Même si je ne m’imagine pas que nos rues perdront leurs noms, je m’attends à ce qu’un système de ce type envahisse les GPS dans quelques années grâce à la reconnaissance vocale qui facilitera encore plus l’usage. On ne pourra plus se perdre… à 3m près.
Source de la première note : Quartz