La gestion de la ville devient de plus en plus complexe, tant pour les responsables politiques que pour les services techniques. Pourtant, dans de nombreuses villes, il reste un acteur qui est peu écouté, voir utilisé, c’est l’habitant. Pourtant, en reprenant les processus de l’Open Source, il devient possible pour les villes de développer une approche collaborative qui crée de la plus-value.
C’est le cas d’Open Tree Map qui est fondé sur les principes similaires d’Open Street Map mais à l’échelle végétale de la ville.
Le principe d’OTM est simple : sur base de données cartographiées, offrir la possibilité aux villes de compléter ces cartes avec leurs données et obtenir ainsi un système simple de gestion de leur « foret urbaine ». Mieux encore, c’est le caractère ouvert de la base de données qui permet à chaque riverain d’encoder les données qu’il perçoit. La première plus-value réside dans l’acquisition de la base de données par l’intermédiaire des citoyens qui, nous seulement s’investissent dans leur ville et ses usages mais participent également, avec ce transfert des données, à l’optimalisation de la gestion des plantations urbaines : une optimalisation qui est également tout bénéfice pour un quartier dont la gestion des plantations peut se planifier à temps grâce à une gestion coordonnées des données avec les services techniques.
Les avantages sont multiples :
- Le croisement des données avec d’un coté des données globales d’une précision inégalée et gratuite et d’autre part, les données techniques de la ville qui sont plus descriptives;
- La possibilité pour les pouvoirs publics de se concentrer sur des études phytosanitaires plus pointues grâce aux économies générées par l’abandon des données générales dans le domaine public et complétées par les citoyens ;
- Une gestion plus circonstanciée qui est source d’économies; prenons un exemple de plants à remplacer avant une tempête qui aurait pu causer d’importants dégâts aux habitations en se déracinant accidentellement.
- l’amélioration générale des données sur la ville, entre autre, sur sa capacité réelle d’absorption du carbone.
Mais, à mon sens, l’avantage le plus significatif reste la réappropriation de la citoyenneté dans la création d’un nouveau contrat de confiance et de contrôle entre les villes et leurs habitants. En effet, la ville ouvre ses données et en contrepartie demande à ses citoyens riverains et passionnés de collaborer. Dans une ville où cette collaboration ne prend pas racine, le citoyen sera bien en peine d’exiger à la ville des comptes dans le cadre d’une gestion succincte des plantations. A contrario, lorsque les citoyens s’engagent, alors la ville se retrouve dans l’obligation de résultats.
Ce type d’exemple collaboratif fleuri à l’aulne des nouvelles villes intelligentes, une nouvelle vague liée à la gestion des données et qui transcende la première approche qui fut limitée, et le reste encore souvent, à la gestion des réseaux dans un interface entre les fournisseurs de produits et services avec les municipalités (les Smart grid). Aujourd’hui, s’ouvre une nouvelle ère beaucoup plus riche et qui, pour la première fois, devient économiquement bénéfique à terme pour les collectivités locales.
Pour aller plus loin : « comment utiliser OTM mobile » via You Tube
Quelques exemples de villes et projets via l’article de CO.Exist: Mapping Tree to figure out just how good for us they are