LES SUPER BLOCKS DE BARCELONE DEVIENNENT UN MODÈLE POUR… LOS ANGELES !

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mots-clés : Super blocks, Disruption, santé, no cars, sans voiture, Los Angeles

Chers lecteurs,

Qui l’aurait cru lorsque je vous ai parlé des super blocks de Barcelone et leur effet important sur la santé des habitants que … quelques mois plus tard, ce serait la municipalité de Los Angeles, le paradis des voitures, qui emboiterait le pas de cette nouvelle forme d’urbanisme.

Initialement, les Superblocks semblent intéressants dans le cadre d’une structure urbaine aussi organisée que le plan de Cerda (1909) et reconnaissons que le downtown des villes américaines est assez similaire avec un quadrillage de blocs réguliers comme Barcelone. Toutefois, et à y regarder de plus près, le downtown des angélinos n’est pas aussi régulier que des villes comme Chicago ou Manhattan, formant un quartier qui est homogène avec lui-même, non prolongé de manière systématique comme Manhattan par exemple. Rappelons que L.A. est avant tout une ville… Espagnole à l’origine où les trames urbaines se sont organisées selon les époques et périodes d’urbanisation.

Pourquoi des super blocks à LA ?

Dans le contexte américain et dans la ville de la voiture, il peut paraître étonnant que l’on vienne proposer de réduire la place de la voiture, voire de l’interdire définitivement dans certains blocks du centre-ville. À y regarder de plus près, en comme déjà relevé pour la ville de Barcelone, c’est une question de santé publique. En effet, pas moins de 2.000 habitants de L.A. meurent précocement à cause de la pollution automobile. Et Los Angeles a connu la pire qualité de l’air des USA pendant 11 années consécutives

Où et comment ?

L’opération est une opération pilote sur un district de plus de 200.000 habitants, situé au sud-est du centre-ville, dans une zone urbaine mixte, incluant des lotissements et des zones industrielles. Le quartier est à forte présence des ethnies hispanophones.

La méthode consiste à en définir des blocks avec les citoyens pour déterminer les besoins de résilience les plus importants : espaces de jeux, arbres pour l’ombre et réduire les ilots de chaleur, etc. Extrait de la décision du conseil municipal :

Le 14 juin 2023, votre commission a examiné une motion (De Leon – Bonin) concernant la mise en œuvre du premier projet pilote de bloc de parcs de Los Angeles dans le district 14 du Conseil. En 2016, la motion de la ville de Barcelone a créé une nouvelle stratégie pour lutter contre la pollution de l’air, le bruit urbain et les décès dus à la circulation en utilisant un programme pilote appelé « Superilla ». Ce programme transforme les îlots résidentiels en reconfigurant la circulation des véhicules, en autorisant jusqu’à 70 jusqu’à 70 % de la surface des rues et des intersections pour en faire un espace public utilisable, tout en empêchant la circulation en sens inverse et en réduisant les coûts de transport public, tout en empêchant le trafic de contournement et en restant accessibles pour le trafic nécessaire à l’intérieur des îlots. Plusieurs années plus tard, les avantages considérables du programme Superilla sont évidents. Des études prouvent que les zones intérieures ont connu une baisse importante du bruit et de la pollution de l’air, excepté les bords extérieurs qui n’ont pas connu d’augmentation significative du trafic. Les habitants des îlots ont constaté une augmentation de la vie civique au fil des ans, les membres de la communauté passant plus de temps à l’extérieur dans leur quartier. Les membres de la communauté passaient plus de temps à l’extérieur, dans leur quartier. La création de la Superilla a été « rentable », grâce à une conception progressive commençant par des installations temporaires qui sont devenues permanentes après l’avis du public et l’expérience sur le terrain. Los Angeles a la possibilité de devenir un leader aux États-Unis en concevant un programme local de « Park Blocks » sur le modèle de Barcelone. Les Park Blocks peuvent sauver des vies perdues à cause de la mauvaise qualité de l’air et de la violence routière. Ils peuvent créer un espace public ouvert instantanément, avec un ombrage substantiel, des loisirs en plein air, ils peuvent créer des espaces publics instantanés avec de l’ombre, des loisirs en plein air, de la verdure et des eaux pluviales dans des communautés qui manquent cruellement de parcs. Et ils peuvent être réalisés grâce à des processus publics participatifs et personnalisés. Un programme doit être conçu de manière réfléchie et adapté à Los Angeles. Compte tenu des ressources limitées pour les projets pilotes initiaux, les zones prioritaires devraient être choisies parmi les communautés qui ont le moins d’accès à l’espace public, les plus grandes disparités en matière de santé, des densités de population élevées et le désir de participer au programme. Après examen et présentation publique, la commission propose de recommander l’approbation de la motion.

Mais encore plus important

On notera également que la ville de Los Angeles, tout comme Barcelone, précise que ces super blocks où la voiture est écartée n’est pas seulement une réponse à la mobilité changeante dans les villes, mais bien une nouvelle approche de l’équité. En effet, dans les villes centres, les centres-ville sont souvent denses et composés d’une population plus fragile. La voiture est un luxe. Le principe de remettre la voiture en dehors de ces centres-là, oblige un retour à la mixité des déplacements, soit à pied, soit en transports en communs. Une forme de mixité qui existe dans les mégalopoles, mais pas dans les villes moyennes européennes. Cela devrait en faire réfléchir plus d’une… Espérons-le.

Bonne journée et la prochaine fois que vous vous baladez dans votre quartier de ville, demandez-vous « à quoi ressemblerait ce quartier sans voitures » ?

source initiale de cet article : Los Angeles’ car-free ‘park block’ pilot aims for cleaner air and safer neighborhood streets, de Joan Mooney sur SmartcitiesDive

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Pascal SIMOENS Architecte et urbaniste, data Scientist. Expert Smart Cities. J’ai commencé ma vie en construisant des villes en Lego, j’en ai fait mon métier. Geek invétéré, aujourd’hui je joins mes passions du numérique et de la ville au travers d’une expertise smart Cities et smart-buildings en travaillant en bureau d’étude (Poly-Tech Engineering) et j’enseigne cette même expertise à l’UMONS et l’ULB.

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