1899 : UNE BELLE SÉRIE, MAIS SURTOUT UN MODÈLE POUR COMPRENDRE CE QUE VA DEVENIR LE MÉTAVERS

Temps de lecture : 5 minutes
mots-clés : Netflix, 1899, métavers, production, numérique, décors, espaces, ambiances

Chers lecteurs,

ATTENTION CET ARTICLE SPOILE LA FIN DE LA SÉRIE, VOUS VOILÀ PRÉVENUS !

La trêve des confiseurs 2022 m’a permis de visionner la série 1899 des auteurs de Dark, toutes deux diffusées sur Netflix. La série 1899 est une série fantastique et de science-fiction. Le « ET » est important pour ce qui suit (et c’est là que le spoile commence…vous voilà prévenus!).

la série est très noire et intrigante, faisant référence à la république de Platon et, plus particulièrement aux ombres portées dans la caverne de ce qui nous fascine dans les médias d’aujourd’hui, mais que la grande majorité de la population semble accepter de plus en plus comme une vérité et non les vérités fondant notre socle démocratique.

Derrière cette question des médias, se pose également la question des métavers. En effet, l’ensemble de la série est une simple illusion de l’esprit modifié par des machines qui permettent que les simulations des uns interagissent avec celles des autres. Nous savons que ce type de mécanisme de transformation du cerveau et de nos pensées/visions n’est pas encore accessible aujourd’hui, mais en 2099 qu’en sera-t-il ? En effet, les travaux de Neuralink (E. Musk) tendent vers cette capacité d’interfacer de plus en plus notre cerveau avec les machines. Dans le cas de Neuralink, cela devra permettre à des aveugles de revoir ou des paraplégiques de remarcher. En contrepartie, et comme tout Pharmakon (B. Steigler) l’humain aura l’intelligence fourbe de transformer ces vertus médicales en dystopies.

Du cinéma…

Pour ceux qui n’auraient pas encore vu le making of de la série, je vous le conseille vivement. En effet, il dévoile les coulisses de la construction du décor du bateau et nous fait entrer dans un … métavers. C’est est un espace virtuel avec de multiples facettes et mondes. C’est un outil permettant l’interface humain-espace non réel et qui a le don d’immersion.

1899 offre cette expérience d’autant mieux lorsqu’on comprend que la série a été construite de la même manière : un seul studio (ou presque où a été scanné des mondes réels ou créés des maquettes qui s’inscrivent à la fois dans le réel: quelques décors et la projection dans un monde qui semble réel, mais qui ne l’est pas. L’écran LED est le clou du spectacle qui, je vous l’avoue, et après coup, m’a complètement bluffé. Non pas l’écran en tant que tel, car ce type d’écran existe déjà pour les concerts de stades, mais bien la cohésion entre les images, la postproduction et les décors. Finalement, dans un grand hall industriel, on vous fait voyager sur l’atlantique avec un paquebot de 250 m de long et 1.500 passagers, mais aussi dans les paysages d’Écosse pour finir dans un vaisseau spatial. Tout cela en restant immobile.

… au Métavers

La prouesse technique n’a d’égal que la qualité du scénario. Une prouesse qui va petit à petit s’immiscer dans nos casques de réalité virtuelle. Le seul écueil actuel est l’être humain lui-même (si vous avez déjà testé un casque virtuel, vous savez que vous pouvez avoir le mal de mer si l’image bouge pendant que nous restez immobile). Une phase de transition va probablement se développer à travers les espaces de réalité virtuelle augmentée. Ces espaces existent déjà et où vous pouvez vous retrouver dans un décor de carton-pâte physique et qui se joue des scénarios : le même décor sert de bateau ou de vaisseau spatial.

La phase suivante va vous amener vers une miniaturisation des systèmes. D’un point de vue technologique, c’est toujours ce qui s’est passé. Prenons l’exemple des cassette vidéo ou DVD. Initialement, ce matériel était en location avec de grosses infrastructures, ensuite, les supports se sont démocratisés et les magasins ont disparu pour l’achat direct. Finalement, aujourd’hui, les films sont sur les plateformes en lignes. C’est une miniaturisation puisque maintenant nous n’avons plus besoin d’étagères pour stocker le matériel en ligne.

Le même processus va probablement se passer pour la VR et 1899 nous montre l’évolution de la première phase où nous nous réunirons pour profiter d’un décor réel haptique avant miniaturisation.

Ce qui est fascinant dans 1899, c’est de s’imaginer que les réalisateurs et producteurs nous ont amenés dans un voyage immobile qui n’est pas complètement virtuel comme dans d’autres films en fond verts comme Avatar. 1899 nous montre ainsi la voie vers un modèle de transition entre le monde réel et séculaire des humains vers le monde virtuel des machines. L’apprentissage passera probablement par là. Nous en rediscuterons certainement avant fin 2023 !

Merci de cette lecture.Pascal SIMOENSArchitecte et urbaniste, data Scientist. Expert Smart Cities. J’ai commencé ma vie en construisant des villes en Lego, j’en ai fait mon métier. Geek invétéré, aujourd’hui je joins mes passions du numérique et de la ville au travers d’une expertise smart Cities et smart buildings en travaillant en bureau d’étude (Poly-Tech Engineering) et j’enseigne cette même expertise à l’UMONS et l’ULB.

crédits images : toutes les images sont issues de Netflix dont certains sceenshot du making of

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