
« Selon une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l’Université du Wisconsin-Madison et de l’Université de l’Oregon, des milliers de kilomètres de câbles à fibres optiques enfouis dans des régions côtières densément peuplées des États-Unis pourraient bientôt être inondés ». tel est écrit le début de l’article de synthèse qui est proposé sur le site universitaire de l’UW.

En synthèse il est signalé que la montée des eaux (aujourd’hui inéluctable), fait remontrer l’eau salée dans le sol et ainsi pourrait corroder et détruire les réseaux de fibre qui se situent dans les nœuds de grandes villes. Une situation qui est relativement simple à comprendre, mais le problème va bien plus loin que cela et pose la question de la résilience globale de l’Internet et à l’échelle mondiale ; En effet, si l’étude montre que les villes de New York, Seattle et, bien sûr Miami, sont les plus touchées dans les 15 années à venir (oui, vous avez bien lu, 15 ans seulement, soit en 2033 !), ces villes sont également des nœuds majeurs d’interconnexions transcontinentales. Ainsi, se pose la question des infrastructures et leur protection et qui se trouvent dans des villes qui sont toutes côtières, sachant que 85% du trafic mondial passe par des câbles souterrains issus des premières lignes télégraphiques lancées au 19e siècle.

Vous l’aurez compris, on n’est pas sorti de l’auberge et comme le précise Melissa LOCKER dans Fast Compagny « Vous voulez que beaucoup de gens se soucient vraiment du changement climatique et de la montée des eaux ? Dites-leur que leur internet est en danger. ». Peut-être que les nouvelles générations feront réfléchir les anciennes ?
Le pire c’est que c’est l’ensemble du réseau qui doit être repensé car la construction de digues ne changera pas grand-chose au contexte géologique et la submersion des câbles par l’infiltration d’eau dans le sol.
Pascal Simoens
Architecte, urbanisme et data scientist