
La construction en bois a fait des bonds de géants depuis près de 20 ans et de l’approche plus durable nécessaire à toute construction actuellement. Toutefois, la construction en bois restait jusqu’il y a peu dans le champ d’action de la basse hauteur, souvent lié à des habitations groupées ou unifamiliales.
Mais force est de constater que ces dernières années, la machine s’est accélérée et, bientôt, nous devrions pouvoir aller visiter la plus haute tour en bois au monde, W350 (350 pour 350 mètres de hauteur) construite par Sumitomo Foresty à Tokyo et afin de fêter dignement son centenaire en 2041. Ce projet de 350 m n’est pas unique en soit, et la construction en bois de grande hauteur existe depuis pas mal de temps : 53 mètres à Vancouver (Brock Commons) (construit), un hôtel en Norvège (livraison en décembre 2018, 80m), des propositions pour Paris… D’autres constructions à taille plus humaine sont déjà le quotidien des architectes, je pense entre autres au bâtiment Opalia (Paris) avec 8 niveaux et conçu par Art and Build (BE).
Le projet japonais est ambitieux et semble aujourd’hui le pus crédible, entre autres parce que l’état japonais a inscrit dans la loi que la construction des tous les bâtiments publics de moins de 3 étages doivent être en bois indigène. De ce fait, le BTP doit se repositionner face à tous les enjeux technologiques et de construction en bois. Comme l’architecture en bois devient un enjeu économique, on peut imaginer que la dynamique d’innovation suivra. Car construire une tour en bois n’est pas simple. Étonnement, ce n’est pas le feu qui pose le plus de problème, loin de là, mais bien la flexion structurelle du bois. C’est pour cette raison que la tour tokyoïte sera construite avec 50 % de bois et 50% d’acier. Somme toute, le bois remplace le béton, plus énergivore de 30%, et c’est tant mieux.

Reste un petit problème : actuellement, la construction d’une tour de ce type coûte 2x plus cher qu’une tour traditionnelle en acier et béton. Toutefois il est plus résistant aux séismes et l’apport non négligeable de la durabilité et du bilan carbone de cette construction devra être envisagée aussi. Le bâtiment ne sera pas construit de main mais bien après-demain mais cette perspective est haletante pour les architectes. A suivre donc !
Pascal SIMOENS, Urban Planner & architect, Smartcities expert.
Sources :
It’s 2018 and Tokyo is about to build a giant wooden Skycraper, Fast Compagny, 02 février 2018
Plan drawn up for world’s tallest wooden skycraper, BBC, 20 février 2018
Fiche projet de Sumitomo Foresty