À cette question, pour certains cela semble de la science-fiction, telle celle imaginée par Ridley Scott dans Blade Runner voici plus de 25 ans maintenant. Et pourtant, les sexy Doll sous la forme robotisée sont déjà un fait aujourd’hui, développées par des entreprises telles qu’Abyss aux USA ou Android Love Doll, True Companion et Sex Bot Company.
Si le monde change actuellement à une vitesse incroyable , les valeurs humaines, elles, prendront beaucoup plus de temps pour changer. Entre ces deux moments quelle éthique défendre ou transformer afin de répondre à de nouveaux concepts, enjeux de la Société ?
Les Sexbots sont un très bel exemple. Si d’aventure, la poupée gonflable est une histoire ancienne, finalement, pourquoi se prendre la tête avec ces nouvelles poupées améliorées ? Ce serait prendre le problème par trop de simplification. La Fondation for Responsible Robotics le montre dans un rapport publié le 05 juillet 2017 et reprenant l’ensemble des éléments relatifs aux questions éthiques qui se posent aujourd’hui. À la lecture de ce rapport (en anglais), on constate que l’éthique est touchée au plus profond de l’individu et de ses valeurs.
Nous ne prendrons ici qu’un seul exemple : la pédophilie (page 25 et suivantes). Le concept est relativement simple, présumant que si la société offre un dérivatif aux personnes atteintes de cette maladie mentale, nous pouvons espérer diminuer les passages à l’acte. Ce serait donc à partir d’une démarche active du patient. Deux positions s’affrontent :
- La première relève du principe qui est défendu par Shin Takagi, société japonaise qui vend déjà des poupées à l’apparence très jeune et qui prédit qu’il est possible de diminuer les passages à l’acte de certains pédophiles en utilisant les robots sexuels. Une approche « également défendue par Ron Arkin, professeur à la Georgia Institute of technology qui précise que seules les personnes malades pourraient utiliser les robots-enfants-sexuels, sous un suivit médical et par ordonnance.
- La seconde est soulevée par Patrick Lin qui est le refus catégorique, car l’usage de young Dolls Robotics suggèrerait dans le traitement psychiatrique que nous pourrions alors également traiter le racisme par d’autres types de robots (blancs, noirs …). Ce qui semble assez peu probable.
Plus que probablement, dans moins de 10 ans, les bots sexuels seront omniprésents dans la vie des hommes (70%) et des femmes (30%). Il reconfigurera de nombreux pans de la société et notre manière de considérer notre relation à l’autre, robot ou vivant:
- Quid de la prostitution « traditionnelle » ? deviendra-t-elle moins importante, mais plus exclusive ?
- Quid de la relation entre une IA et un être humain ?
- Quels droits pour une machine ? peut-on la violer (ou s’imaginer de…) ? En effet, si les bots ressemblent de plus en plus aux humains, la personne ayant une déviance ou à la limite de celle-ci, aura-t-il ensuite envie de passer à l’acte « in real life » ? Quels impacts sur le passage à l’acte des déviances ?
Et bien d’autres éléments s’ouvrent dans le champ de l’éthique. Actuellement, quelques intellectuels y réfléchissent, mais pouvons-nous nous permettre d’attendre lorsqu’on constate que le système démocratique est de plus en plus lent et nécessite souvent des années pour mettre en place de nouvelles lois ? Ce type de réflexions ne peuvent s’accommoder de simples rapports et la commission belge de bioéthique n’a pas pour mission de s’en préoccuper actuellement.
Et voici une autre vidéo liée à un ancien post sur Numériclandscape et qui avait pour objet le film HER…
Bonne lecture!
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