HOMELESS : A NEW WAY OF THINKING

Project Gregory, source : http://designdevelop.sk/en/
Project Gregory, source : http://designdevelop.sk/en/

La question de l’habitat pour les SDF est devenue une question mondiale, tant dans les pays en voie de développement (BRICS) que pour les pays occidentaux où les bidonvilles refont une apparition en force ! Parallèlement à cette question du « logement pour tous », la question du où et du comment se pose de manière récurrente.

OU ?

Le lieu reste une question ouverte et, à tout le moins, il faut reconnaitre que les principes de transfert de ces SDF de lieux périphériques vers la ville-centre ou les banlieues n’est pas approprié. En effet, force est de constater que le mécanisme de bidonville n’est plus seulement un mécanisme de paupérisation des populations migrantes mais bien le regroupement de communautés diverses dont les objectifs sont parfois opposés. Toutefois, le dénominateur commun de ces communautés est bien la création d’un lieu à part entière avec ses propres logiques urbaines.

COMMENT ?

La manière tendant à éradiquer le phénomène (quasi disparu en occident entre les années 60 à 90) nécessite en Europe des budgets énormes car les principes de constructions de nouveaux quartiers doivent s’accompagner de mesures sociales pérennes alors que les mêmes pouvoirs publics n’ont déjà pas les moyens de préserver correctement leurs patrimoines sociaux existants !

Mais peut-être que la question est mal posée ? En effet, si les migrations traditionnelles des SDF étaient des mouvements migratoires de transition entre la campagne et vers les villes. Aujourd’hui en occident, les bidonvilles se créent  dans un mécanisme de mutation perpétuelle des villes et de ses habitants : on peut devenir SDF pour un court laps de temps, voir, on peut choisir de s’extraire du système urbain pour une période donnée.

Cela implique également de nombreux modes d’habitants variables selon les personnes aux profils sociaux très divers. Le bidonville aurait donc sa propre valeur en tant qu’habitat temporaire dans une société en mutation. Cela implique une nouvelle approche des gestionnaires de la ville et l’appropriation du problème à l’aulne de la définition des tiers lieux[1].

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J’en viens donc à l’exemple de cet article sur la question d’espaces aux multiples usages, en l’occurrence : panneau publicitaire et logement. Et cet exemple, certes à interpréter surtout comme un exercice de style d’architectes, me semble particulièrement intéressant car il correspond à plusieurs attentes :

  1. La première correspond au lieu. Les panneaux publicitaires de grand format est un dispositif spécifique au périphérique urbain des villes ; le même espace qui est l’espace tampon pour l’émergence des bidonvilles contemporains de la ville européenne. La localisation est donc naturellement optimale.
  2. Deuxièmement, ces panneaux de grand format nécessitent souvent une grande structure portante et actuellement, la débauche technique pour ces éléments est inversement proportionnelle à l’optimalisation de leur usage. La mutualisation des usages (logement + publicité) renforce l’efficacité intrinsèque du système.
  3. En troisième lieu, nous devons constater l’émergence d’un besoins de flexibilité fonctionnelle de ces nouvelles formes de bidonvilles. Cette flexibilité sied assez bien à la publicité qui évolue également dans le temps. Les logements deviennent donc mutables selon les objectifs publicitaires et inversement (?).

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Globalement, cette démarche nous semble donc théoriquement appropriée grâce à la mutualisation des financements et, plus encore ici, dans le transfert des richesses du privé vers les plus précarisés (car il faut payer pour installer un panneau publicitaire). Toutefois, là où le processus ne fonctionne plus c’est que d’un point de vue légal, notre système routier et leurs normes, nous interdit de se loger aussi proche des voiries à important trafic (les rings, périphériques, etc.). Nous revenons donc, de manière systématique, vers la question de la capacité d’adaptation de la ville qui est de plus en plus rapide par rapport à la gouvernance étatique qui fige les systèmes sur de plus longues périodes.

Ainsi, si nous devions conclure cet article, nous pourrions souligner que ce projet est pertinent dans la ville mutable de demain mais irréalisable par la loi. Cela mérite réflexions…

 

[1] Tiers lieux : espaces aux caractéristiques variables, ni totalement construit, ni totalement virtuel. Ces espaces sont capables d’usages multiples selon le lieu, l’heure, les utilisateurs. Ce sont des espaces en continue mutation et particulièrement flexibles. L’émergence des Tiers lieux est intimement liée à la question des nouvelles technologies qui permettent le renforcement de ses caractéristiques intrinsèques.

via : Project Gregory / Design Develop

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