RE-Blog : Citizen future: Why we need a new story of self and society

Temps de lecture : 3 minutes
mots-clés : citoyens, ruptures, consommateur, autorité, responsabilité, citizens, subjects, consumers, jon Alexander, Ariane Conrad

Chers lecteurs,

Voici un livre que je vous convie vivement à lire. Certes, c’est un peu long mais particulièrement pertinent pour ceux qui recherchent une nouvelle voie face aux contradictions de notre monde actuel.

Les auteurs, Jon Alexander et Ariane Conrad proposent une nouvelle voie aux deux modèles proposés. Mais avant de parler de ces deux modèles, voici leurs questions :

  • Qu’est-ce qu’on se fait quand on se dit qu’on est Consommateurs 3.000 fois par jour ?
  • À quoi cela ressemblerait-il de mettre la même créativité et la même énergie dans l’implication des citoyens en tant que citoyens ?
  • Que feriez – vous aujourd’hui, si vous croyiez vraiment en vous et en ceux qui vous entourent?

Ces trois questions sont un abîme si on ne regarde que les médias actuels qui nous servent deux solutions :

  • Le monde imaginé par Orwell (1984) et mis en place par la Chine avec le crédit social. En d’autres termes : un monde autoritaire. On notera que de nombreux écologistes sont dans cette approche par défaut de nos politiques très vertueuses en paroles mais bien moins en acte pour nous sauver sur la planète (on ne sauve pas la planète, on se sauve, nous !).
  • Le second monde est un monde consumériste : tels Elon Musk ou Jef Bezos, ils sont contents d’avoir un bunker en Nouvelle-Zélande et, si cela n’est pas suffisant, ils ont leur billet pour Mars. Plus spécifiquement, leurs exemples montre qu’il faut se battre pour travailler-consommer et devenir riche. L’intelligence libertarienne caricaturée au seul « chacun pour soi » est mise en exergue et tente de prouver le modèle du combat pour se sauver avec l’illusion que tout le monde peut s’approcher de ce Graal. Sauf que cette option est intenable pour la planète et donc pour nous. Mais, soyons rassurés, quelques-uns s’en sortiront mieux que tous les autres.

Les auteurs tentent ensuite de nous démontrer qu’il y a une nouvelle alternative à ces deux positions afin de renverser/renouveler la démocratie :  The citizen story can replace the consumer, as the consumer replaced the subject. Parce qu’ils considèrent que tout notre problème est l’histoire de notre humanité en tant que consommateur terrien que rien n’arrête et qui nous rend sujet de ce système.

Plus spécifiquement, le modèle qu’il proposent est un modèle citoyen donc… sans modèle mais avec beaucoup d’engagement pour remplacer le système existant plutôt que de le combattre : Pour réaliser l’avenir citoyen, nous ne devons ni accepter ce qu’on nous donne comme la seule possibilité, comme le font les sujets (subjects = au sens aliénés par le système), ni jeter nos jouets du landau quand nous n’aimons pas ce qui est offert, comme le font les consommateurs. En tant que citoyens, nous devons proposer, et pas seulement rejeter. Nous devons établir une base de croyance les uns dans les autres. Nous devons partir de là où nous sommes, accepter nos responsabilités et créer des opportunités significatives pour que chacun puisse apporter sa contribution. Nous devons aller de l’avant et nous engager. Comme l’a écrit l’architecte et designer pionnier Buckminster Fuller :

« On ne change jamais les choses en luttant contre la réalité existante. Pour changer quelque chose, créez un nouveau modèle qui rend les modèles existants obsolètes. » (traduit de l’Anglais).

Et d’offrir quelques pistes méthodologiques : Le processus de réécriture de l’histoire est exigeant pour chacun d’entre nous. Lorsque des fissures apparaissent dans une croyance de longue date, cela provoque anxiété et douleur. Alors que le monde des promesses est remplacé par une grande incertitude, le risque est que nous nous accrochions plus que jamais à ce que nous savons. La force de gravitation du familier se fait sentir, même si nous savons que ce familier est dysfonctionnel. Lorsque nous reconnaissons cela, nous pouvons laisser la place à cet effondrement et à cette transition avec plus de souplesse, plus de respect et plus d’attention. Sinon, l’anxiété se transforme en colère, et les gens perdent confiance et foi les uns dans les autres et dans leurs institutions. Le résultat risque de devenir un cercle vicieux : à mesure que les défis de notre époque s’intensifient, nous faisons moins confiance à nos dirigeants, les exutoires que nous recherchons pour exprimer notre mécontentement – comme les croyances antiscientifiques ou les théories du complot – deviennent plus extrêmes, et nos dirigeants, à leur tour, nous font moins confiance. Ils sont de plus en plus enclins à s’en tenir à ce qu’ils connaissent – les vieilles recettes – et à nous priver de tout pouvoir alors qu’ils s’engagent dans des tentatives futiles de résoudre les problèmes pour nous, sans nous.

C’est pourquoi le travail le plus essentiel en ce moment devrait être une réimagination de ce qu’est le leadership. Si les personnes en position de leadership agissent comme s’il n’y avait rien de louche, rien à voir dans ce contexte, notre méfiance à leur égard s’accentue encore. Les dirigeants qui construisent un avenir citoyen commencent par reconnaître l’incertitude, partagent les questions et les défis avec nous au lieu de fournir (ou de ne pas fournir) des réponses à notre place. Ils nous offrent la possibilité de participer et de contribuer. Ils cultivent ce qu’on appelle « l’incertitude sûre » : ils reconnaissent les incertitudes, sans les nier. Ils ne prétendent pas savoir précisément à quoi ressemble l’avenir. Ils nous rassurent sur le fait que c’est en travaillant ensemble que nous pourrons mieux le construire. Comme le dit la philosophe et activiste Adrienne Maree Brown : « Personne n’est spécial ; tout le monde est nécessaire ».

Je vous invite à cette lecture (en anglais) mais qui vaut vraiment la peine, se basant sur de nombreux exemples déjà en cours…  Car oui, il y a déjà des responsables politiques dans le monde qui ont compris qu’il fallait accompagner ce mouvement. A défaut, ce sera la révolution ou 1984 pour ceux qui ont le plus peur.  

Merci de cette lecture.

Lien vers le livre : CITIZENS
Lien vers un article de fond présentant leur pensée (par les auteurs) : ici, BBC, future, 4 août 2022

Pascal SIMOENS Architecte et urbaniste, data Scientist. Expert Smart Cities. J’ai commencé ma vie en construisant des villes en Lego, j’en ai fait mon métier. Geek invétéré, aujourd’hui je joins mes passions du numérique et de la ville au travers d’une expertise smart Cities et smart buildings en travaillant en bureau d’étude (Poly-Tech Engineering) et j’enseigne cette même expertise à l’UMONS et l’ULB.

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