Temps de lecture : 2 minutes (si vous n’aimez Kate Bush)
mots-clés : Stranger things, Eighties, K7, musique, rewind, punk is not dead, Deck Cassette, Smart, entropy
Chers lecteurs,
Nous recommençons doucement nos publications sur notre blog. Nombre d’entre vous est probablement encore en congé, à tout le moins dans la tête remplie de magnifiques souvenirs nécessaires avant la rentrée qui ne sera pas de tout repos !
Avant de prendre vos vacances, vous n’avez pas pu échapper à ça :
Kate Bush, quasiment oubliée de tous malgré de nombreux essais et retours récents vient, avec son tube de 1985, de créer le tube de l’été 2022 ! Mais derrière cette musique, il y a aussi un lecteur de cassettes audio, le fameux Walkman de SonyTPS-L2 (1979). Alors, afin de passer du stress de juin à celui de septembre, je vous propose de vous raconter ma passion pour la HIFI et quelques analogies entre la K7 et la SmartCities (si, si, c’est possible ! ).
L’enregistrement audio, et plus particulièrement sa qualité, était pour moi un objectif essentiel. Après quelques essais de lecteurs de K7 de différentes qualités, j’ai arrêté mon dévolu sur un modèle Awai AD-F800, double cabestan, 3 têtes (c’est plus intelligent qu’une seule), Doby HX Pro B et C, acheté en 1990 avec mon argent de poche/job étudiant. À l’époque, 20.000 francs belges (500 €) pour un lecteur de K7 c’était une somme déjà confortable. Pourtant, cet appareil était une « marque blanche » de chez SONY et étonnamment plus performante à prix équivalent ! Cet appareil m’a accompagné pendant plus de 10 ans avant que je m’en sépare… et j’en ai racheté un cette année (c’est l’occasion qui fait le larron) que je dois réparer comme beaucoup d’autre matériel hifi que j’accumule dans mon bureau-atelier électronique-passion.
Mais pourquoi donc parler de tout cela dans un blog qui s’occupe d’architecture et de smart Cities ?! Parce que l’histoire des Deck Cassette démontre que certaines technologies anciennes peuvent parfois être remises au goût du jour. Pour exemple et pendant ces vacances, il fut d’ailleurs fréquent de retrouver dans la sérendipité des plateformes socionumériques des posts sur les tours « attrape vent » ou Badguir et qui ont démontré leur efficacité (les systèmes de ventilation et refroidissement dans l’architecture traditionnelle du Golf Persique, Dehgahn KAMARAGI, 2014). Un travail repis au gout du jour par l’architecte Philippe Madec avec ses tours à vent-ilation à Saint-Nazaire (2011).
Il y a donc, dans toute technologie ancienne des choses à retenir pour un avenir plus raisonné. C’est également vrai avec la K7 audio : sur le blog HifiGroup, détaillant de matériel Hifi dans les Alpes françaises, un post du 5 juillet 2022 relevait l’intérêt du lecteur de K7 : l’impossibilité de passer d’un morceau de musique à l’autre et donc l’obligation de prendre son temps à écouter tout un album ; Si cette écoute est interrompue, alors, on reprend là où on s’est arrêté ; le coût dérisoire de production d’une K7 par rapport à un Vinyle ou un CD. Enfin, si la consommation en énergie du lecteur n’est pas la meilleure (rappeler-vous le nombre de piles égrainées pour écouter le dernier album de The Police ou encore Iron Maiden, elle reste en deçà des serveurs de tous les distributeurs de musique en ligne actuels pour fournir le même service. Enfin, et bien que la K7 ne fut jamais le chantre de la qualité musicale, elle reste meilleure que cette m… de MP3 lancée dans les années 1995-2000 et qui a sonné la mort de la K7. Ah, j’allais oublier : ces systèmes mécaniques sont d’une incroyable robustesse, mieux que les CD qui restent plus fragiles surtout au niveau des lentilles et systèmes de lecture.
Finalement, que retenir de cette histoire à l’échelle des villes intelligentes ? C’est que des systèmes simples sont durables et relativement peu entropiques. Chaque jour, je me bats pour rappeler que de nombreux systèmes de gestion énergétique des bâtiments ou des villes existent déjà. Seule l’optimalisation grâce avec les outils numériques mis à notre disposition aujourd’hui sont utiles. Le lecteur de K7, c’est la même chose : un système simple qui offre des services aujourd’hui disparus. Pourquoi faudrait-il en créer de nouveaux et avec de nouveaux systèmes techniquement plus complexes, plus énergivores et donc souvent moins fiables.
Mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : il n’y a aucune nostalgie dans mes propos. Je constate juste que la K7 est un objet qui offrait des services aujourd’hui disparus et qui avait une valeur intrinsèque d’humanité. La question est : alors que ce système répondait réellement à l’objectif du musicien qui aimait à ce qu’on écoute tout son album, que les playlists enregistrées restaient raisonnables et à échelle humaine (j’ai aujourd’hui des playlists avec plus de 1.000 morceaux sur Spotify…), pourquoi avons-nous perdu cette offre de services à taille humaine ? Alors, on ne va peut-être pas relancer la production de K7 (encore que les musiciens indépendants utilisent de nouveau ce système pour diffuser leur musique), mais s’inspirer de ce qui était bon dans cette technologie qui peut peut-être nous inspirer pour penser la ville de demain sans faire table rase de ce qui était une réelle plus-value pour les habitants ?
lien vers l’article de blog sur les cassette et… une certaine nostalgie bien pensée : ici
Merci de votre lecture et bon retour à la vie quotidienne !
Pascal SIMOENS Architecte et urbaniste, Data Scientist. Expert Smart Cities. J’ai commencé ma vie en construisant des villes en Lego, j’en ai fait mon métier. Geek invétéré, aujourd’hui je joins mes passions du numérique et de la ville au travers d’une expertise smart Cities et smart buildings en travaillant en bureau d’étude (Poly-Tech Engineering) et j’enseigne cette même expertise à l’UMONS et l’ULB.
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