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mots-clés : drones, aménagement du territoire, services, ruralité, technologies, alphabet, Australie
Chers lecteurs,
Aujourd’hui nous allons vous parler d’un paradoxe : technologie et ruralité. Dans un précédent post, je vous avais déjà montré des tracteurs autonomes ( The future of farming will be connected like the industry 4.0, 1er décembre 2020) un article récent de l’usine digitale en parlait également voici quelques mois (John Deere met le cap sur l’automatisation de l’agriculture en s’emparant de Bear Flag Robotics, 09 aout 2021), machines qui sont déjà disponibles aux USA et qui vont très bientôt conquérir le monde. Les mauvaises langues diront que les terres américaines, avec leurs centaines d’hectares ne sont pas comparables avec les nôtres plus complexes et plus petites à cultiver. Ce serait oublier votre tortue dans le jardin qui tond déjà votre pelouse entre les arbres ainsi que le système Galileo , GPS européen, beaucoup plus précis (au cm) que celui américain.
Aujourd’hui, je vais plutôt vous parler des drones de livraison. J’en parle à mes étudiants en architecture depuis quelques années et leur précisant qu’ils doivent penser à cette éventualité pour l’avenir : une toiture doit être livraison-like pour un drone. Cette question du nouveau système de livraison se complète avec la question de l’aménagement du territoire pour les zones peu peuplées et esseulées.
Comme souvent, les GAFAM ne sont pas loin dans ce type d’innovation, c’est le cas de Alphabet Wings (Google) qui s’est lancé très rapidement dans l’expérimentation, en même temps qu’Amazon. Voici quelques chiffres :
- 100.000 livraisons pour une agglomération de 300.000 habitants (Australie),
- soit +/- 4.500 livraisons par semaine, en progression constante,
- Les commandes sont :
- 10.000 cup of Tea
- 1.700 packs de collations pour enfants
- 1.200 poulet rôti (American Way of Life …)
- 2.700 Sushi
- 1.000 pains
- …
- Portée des drones (batterie électrique) : +/- 8 km
- Les drones volent à +/- 200 m d’altitude, hauteur de livraison +/- 30 m , par treuil.
Cette expérience est vitale pour améliorer le PoC (Proof of Concept). Il fut d’ailleurs constaté que les riverains ont sollicité les acteurs de drones pour réduire le bruit des appareils.

Au-delà des chiffres, ce qui nous intéresse c’est l’apport de la livraison et des services adjoint à ces systèmes type « Amazon » pour des régions plus reculées et moins denses (ce qui est le c as de la banlieue australienne). En effet, on présente souvent la migration vers les villes, la nécessité d’aller chercher les services qui ne sont pas disponibles en milieu rural. Or ici, et à moindre cout, les drones permettent de développer de nombreux services équivalents à la ville avec un moindre cout de transport, ce qui est par ailleurs tout bénéfice pour l’environnement.
Il reste juste un hic : le poids des colis reste limité à +/- : 2 kg, ce qui exclut un nombre important de livraisons. Néanmoins, les systèmes ne sont encore aujourd’hui qu’à des Proof of concept, et on peut imaginer qu’ils évolueront pour une meilleure charge sans augmentation du bruit.
En conclusion, la ruralité peut se numériser à son avantage, nous pourrions même prédire que cette numérisation est une question survie permettant de juguler la désertification de certains territoires (rappelons la fameuse diagonale française du vide). Et si certains désirent échapper à l’ensemble de ces technologies en migrant vers les campagnes, rappelons que la grande majorité des résidents, surtout jeunes et encore ancrés dans ces territoires, sont en attente de services équivalents à la ville pour continuer à y résider. Il serait d’ailleurs atypique de constater qu’un agriculteur ou riverains d’une ferme soit entouré de traceurs autonomes, mais ne puisse commencer un produit pharmaceutique en ligne d’une pharmacie si tuée à 30km, livrés par un drone également autonome.
Merci de nous avoir lu et à dans quelques jours pour notre prochain article.
Article de base : Wing approaches 100,000 drone deliveries two years after Logan, Australia Launch, Brian Heater, 25 Août 2021, TechCrunch
Pascal SIMOENS Architecte et urbaniste, Data Scientist. Expert Smart Cities. J’ai commencé ma vie en construisant des villes en Lego, j’en ai fait mon métier. Geek invétéré, aujourd’hui je joins mes passions du numérique et de la ville au travers d’une expertise smart Cities et smart buildings en travaillant en bureau d’étude (Poly-Tech Engineering) et j’enseigne cette même expertise à l’UMONS et l’ULB.