Temps de lecture : 5 minutes (avec lecture de l’article initial via Wired)
mots-clés : alcool, inverse, mesure, smartphone, Worcester Polytechnic Institute,
Chers lecteurs,
Vous connaissez mon attention très particulière sur l’utilisation des données et leurs conséquences sur la société. Voici un nouvel exemple qui, tel un Kraken, surgit de la mer pour engloutir demain votre vie privée. Je m’explique :
Cette étude (Your Smartphone Can Tell If You’re Drunk-Walking, Wired, 9 août 2020) relate une étude préliminaire de chercheurs qui ont utilisé le gyroscope du smartphone pour vérifier l’état d’ébriété des personnes. Certes, il y un côté sympathique du test avec un enivrement à la vodka avec un zeste de citron… mais tentons de réfléchir un peu plus loin que le bout de notre nez.
Cette approche a démontré qu’à plus de 93% des cas, l’application était capable de mesurer votre état d’ébriété, c’est-à-dire le taux d’alcool dans votre sang simplement en analysant votre démarche. C’est intrinsèquement une belle nouvelle. Toutefois il faut prendre conscience de la suite : de plus en plus de voitures sont connectées à une application sur smartphone. C’est d’ores et déjà le cas pour les voitures Premium, cela sera généralisé demain. Ces applications pourraient facilement intégrer l’application d’ébriété dans son système et interdisant la conduite dans cette situation.
Loin de moi d’aller à l’encontre de la réduction des risques en réduisant le nombre de personnes alcoolisées au volant. Toutefois, ne pensez-vous pas que cette question (la privation de liberté individuelle et de libre arbitre) nécessiterait bien un débat éthique dans nos parlements ? Il en va de même pour les véhicules autonomes et la thèse du tram. La société de l’information nous fait entrer dans une civilisation dont il est grand temps de discuter, car à l‘inverse des précédents changements, le temps va beaucoup plus vite.
À vous de juger et merci de votre lecture.
Pascal SIMOENS Architecte et urbaniste, Data Curator. Expert Smart Cities. J’ai commencé ma vie en construisant des villes en Lego, j’en ai fait mon métier. Geek invétéré, aujourd’hui je joins mes passions du numérique et de la ville au travers d’une expertise smart Cities et smart buildings en travaillant en bureau d’étude (Poly-Tech Engineering) et j’enseigne cette même expertise à l’UMONS et l’ULB.