FROM MILA TO #YOUTHFORCLIMATECHANGE : THE MILLENIALS WILL GET THE POWER OR « THINK DIFFERENT »… THE CITY GOUVERNANCE.

Temps de lecture : 8 minutes et vidéo : 15 Etminutes

#youthforclimate, Brussels, 7 février 2019, (c) Photonews

La ville de Montréal est reconnue depuis des années comme l’un des épicentres nord-américains du numérique. Au-delà de ce constat, l’ouverture des locaux du Mila (Montréal Institute for Learning Algorithms) a pour objectifs d’être un centre de recherche dont les travaux sont axés sur l’innovation en entreprise, le développement du talent pour les entreprises, la création de nouvelles entreprises et le transfert technologique comme le précise Pierre Boivin, coprésident du comité d’orientation sur la stratégie québécoise de développement de l’intelligence artificielle et président du conseil d’administration de Mila.

Crédit photo: Maryse Boyce

Montréal est la ville du gaming, de la conception logiciels (Antidote, …) avec des entreprises Comme Ubisoft, Blizzard, EA, Square Enix,… mieux connus sous les titres de jeux tels qu’Assasins Creed, Watch dogs 2, Deus Ex, Anthem, Rainbow six Siege …. (Source Games from Québec). Cet écosystème se trouve donc aujourd’hui tout naturellement vers la ville intelligente et l’intelligence artificielle. C’est l’objet du Mila qui a pour but de mettre en convergence toutes les intelligences (humaines) disponibles sur le territoire de Montréal et du Québec avec un investissement fédéral de pas moins de 100 millions de dollars canadiens et complété par des sources privées. Notons au passage que ce modèle met en convergence toutes (ou presque) les universités québécoises comme jamais auparavant : Mc Gill, Université de Montréal, HEC, Polytechnique, toutes travaillent mains dans la main pour cristalliser un territoire autour des enjeux numériques de demain. Ainsi, le Mila et son nouveau siège de 10.000 m² n’est qu’une nouvelle pièce d’un jeu numérique, un écosystème s’inspirant d’un modèle original de ville créative « à la sauce Florida » liant autant les enjeux économiques, le développement d’une offre d’aménités urbaines pour attirer une population créative tout en ne reniant pas les enjeux éthiques et écologiques d’un espace de vie et du territoire. l’exemple le plus excessif étant aujourd’hui San francisco.

Pour rappel, Montréal s’est lancée tardivement dans la mutation des villes mondiales intelligentes. Ce n’est qu’en 2014 que son premier plan smart City a été lancé. Il prit du retard face à d’autres ville comme Singapour, Londres, New York, Barcelone car la première mouture, basée sur un modèle Top-down se cassa la figure face aux réticences des acteurs urbains, y compris le microcosme numérique déjà présent. La ville assuma cette erreur et repensa l’ensemble du processus pour améliorer la cocréation du projet. Il en ressort aujourd’hui, après 4 ans de mise en œuvre, que la ville de Montréal est devenue une ville qui a engagé fortement sa transition numérique territoriale pour devenir une ville de référence, gagnant au passage le Smart City awards de 2017.

Force est de constater que la ville numérique, optimalisée, est autant un enjeu de bonne gouvernance et de citoyenneté. La technique étant en appuis de ces deux piliers. Bien évidemment, la ville canadienne a pu profiter de l’appui de la population Hype et Geek qu’elle abrite. Toutefois, cette population, si elle peut servir de relais est aussi beaucoup plus exigeante. C’est une génération Millénials qui s’engage, sensible à l’écologie, au bien-être individuel et aux enjeux urbains. Ils veulent faire de la politique, non pas pour en faire une carrière mais bien pour peser dans les décisions. Ainsi, le numérique fait partie d’eux et ne sont pas un enjeu à par entière comme pour les générations précédentes. C’est probablement là que la question essentielle se pose pour la transformation des villes contemporaines : penser différemment… comme le disait si bien Steve Jobs. Les décideurs actuels développent leurs pensées technocratiques toujours dans une approche Top-down, sans tenir compte des évolutions sociétales qui ont profondément transformé les notions d’urbanités au travers des enjeux de la participation annoncée par M. Castells (1975) relevant de la production de la ville et également auteur de nombreux livres sur le numérique. Les auteurs tels que Arnstein positionne la participation citoyenne de diverses manières, appelé communément les modèles top-down ou Bottom-up. Mais nous nous intéresserions ici plus attentivement à l’approche qui n’est plus un modèle mais bien l’ADN des jeunes Millénials : la cogestion.


Jean-Alexandre Pouleur, Noémie Lago, Chantal Scoubeau et Pascal Simoens, « La participation numérique en urbanisme, une simple amplification des processus existants ? », Terminal [En ligne], 122 | 2018, mis en ligne le 30 juin 2018, consulté le 09 février 2019. URL : http://journals.openedition.org/terminal/2136 ; DOI : 10.4000/terminal.2136

Un modèle quirenvoie à la gestion anamorphique du temps selon les enjeux. Beaucoup depolitiques n’ont pas encore compris cet enjeu alors que cette nouvelle générationva commencer à voter (ils ont entre 18 et 22 ans en moyenne). Des modèles deleader émergent pourtant déjà comme Anuna De Wever (17 ans) , leader du mouvement#Youthforclimateen Belgique ; Greta Thunberg, la jeune suédoise qui a fait dernièrementtrembler Davos et lancéle mouvement de grève des écoles à travers le monde ou encore AlexandriaOcasio-Cortez, jeune memebre du Congrès américain et se risquant de proposer unretournement complet de l’économie américaine vers un « new green deal »…ce qui ne l’a pas empêchée d’être élue et de devenir l’une des leader du partidémocrate.

Ainsi les lignesbougent et le green washing ne laisseplus personne dupe. Mieux encore, les jeunes générations offrent un regard neufet ambitieux sur leurs territoires. Ils se sentent capable de tout transformer,y compris les idées reçues telles que la capacité de rendre un territoire ingénieuxet auto suffisant pour une ville moyenne belge de près de 100.000 habitants. C’estle travail de mes étudiants d’études de Master en architecture au sein de lafaculté d’architecture et d’urbanisme de l’université de Mons. Je vous convie àregarder, et surtout écouter, ce qu’ils nous racontent avec une maturité assezextraordinaire. Ils ont entre 20 et 22 ans, ils voteront pour la première foisaux élections régionales et fédérales belges en mai 2019.

Ce travail étudiantpropose un projet de ville créative et autonome pour 2050-2060. L La vidéo, présentée sous la forme d’un miniclip à la manière des capsules « data gueule » offrel’analyse des concepts actuels des villes créatives telles que définies parRichard Florida, en critique l’essence et offrent des contre-propositionsconcrètes pour faire de la ville de Mons (95.000 habitants) une villenumérique, créative et auto-suffisante, transgénérationnelle, partagée etmobile. De ce travail découle également des projets d’implantations deprogrammes sur le territoire et qui servent de catalyseur systémique pourpermettre le retournement et améliorer la résilience.

Mais le plus important,c’est que leur projet n’est pas une utopie, étayé par des arguments et unecohérence rare, ils proposent juste un nouveau modèle plausible d’une villemoyenne en Belgique, conscients de l’effondrement actuel du système.

Ne pas tenir comptede cette génération, ce qu’elle pense et, surtout ce qu’elle peut offrir est unsuicide pour les générations plus anciennes. Prenez garde, écoutez-les carvous avez tout à y gagner.

Autres sources :

L’intelligenceartificielle a désormais son quartier général à Montréal, Radio Canada, 28janvier 2019

Game from Québec

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