
Voici un article de Jeff GOODELL daté du 25 février 2018 dans Rolling Stone et auteur, entre autres, du livre « the water will come ». Il rappelle les dernières catastrophes climatiques aux USA, mais plus largement (et c’est ce qui nous intéresse ici) les mutations de société entre le 20e siècle et aujourd’hui.
Précisément, il dit presque en conclusion, mais tellement bien écrit (en américain, of course) : « Il y a beaucoup d’inconnues dans la façon dont cela va se jouer, y compris des points de basculement climatiques imprévus, des innovations technologiques qui nous aident à nous adapter, et des épiphénomènes de guerre et de maladie. Mais sans aucun doute, le changement climatique ne modifie pas seulement les limites physiques de notre monde, il remet en question l’idée même du 20e siècle qui nous dictait que nous pouvons nous sortir du chaos – quel que soit le chaos qui se présente à nous ; la grande leçon de ce siècle est peut-être que nous ne pouvons pas. Au fur et à mesure que les mers et les températures monteront, nous devrons abandonner du terrain. Nous apprendrons que « se retirer » n’est pas un gros mot. Et nous deviendrons, de plus en plus, une nation de réfugiés. » (Traduit par votre serviteur.


Pour s’appuyer sur cela, il rappelle les derniers ouragans et autres feux en Californie. Peut-on lui donner tort ? Mais l’Europe est-elle pour autant épargnée par rapport à un pays où rien ne se fait à demi-mesure ? Probablement pas vu les inondations récurrentes en France et dans le reste de l’Europe chaque année. Mais le pire semble à venir, particulièrement avec l’affaiblissement du Gulf Stream. Paradoxalement, et malgré le réchauffement climatique actuel, le risque le plus réel est bien de voir se refroidir l’Europe en hiver et la réchauffer en été. De fait, les spécialistes nous rappellent que sans ce courant qui circule des Caraïbes à chez nous, notre climat océanique ne deviendrait pas similaire à New York et Montréal, mais les moyennes de températures pourraient descendre de 9 degrés en Islande pour -3 en Europe océanique. Et pour s’en convaincre, faut-il rappeler que Madrid se trouve à la même latitude que NY qui ne profite pas du Gulf Stream chaud ? L’article déposé dans la revue Nature explicite tout cela avec détails. Mais j’entends déjà les mauvaises langues me dire que ce n’est pas pour demain. Méfiez-vous, ce changement arrive vite, très vie : 10 ou 20 ans.
Et la question qui se pose aujourd’hui n’est pas tellement : est-ce que cela va arriver, mais plutôt, comment allons-nous résister ? En ce sens, permettez-moi de douter de la capacité d’anticipation de nos gouvernements.
Pour plus de compréhension à ces propos, voici 2 articles :