
Tout le monde connait aujourd’hui la mer de plastique située au large de la Californie et les iles hawaïennes aussi appelé Great Garbage Patch of Pacific (GPGP). Un groupement de scientifiques viennent de déposer un article fouillé sur Scientific reports et c’est particulièrement interpellant :
La mer de plastique est constituée de plastiques de pèche.
« Plus des trois quarts de la masse de GPGP étaient transportés par des débris de plus de 5 cm et au moins 46% étaient constitués de filets de pêche. Les microplastiques représentaient 8% de la masse totale, mais 94% des 1,8 milliards de pièces (1,1-3,6) estimées flottaient dans la région. »
La GPGP grossit très, très vite.

« Le plastique recueilli au cours de notre étude a des caractéristiques spécifiques, comme un faible rapport entre la surface et le volume, ce qui indique que seuls certains types de débris ont la capacité de persister et de s’accumuler à la surface du GPGP. Finalement, nos résultats suggèrent que la pollution plastique océanique dans le GPGP augmente de façon exponentielle et à un rythme plus rapide que dans les eaux environnantes. »
Et sa taille a atteint 2x la taille du Texas (étude américaine)

Et pour mieux prendre conscience de ce que cela représente, nous nous sommes appliqués à transposer la taille du Texas doublée sur l’Europe, le tout à même échelle bien sûr. Incroyable, non ?
Enfin, tout cela pèse lourd

« Nous avons prédit que le GPGP contient un total de 1,8 (milliards de pièces en plastique, pesant : 1,1, haut: 3,6) milliards de tonnes, pesant 79 k (129 k) tonnes, composé de débris classés en 4 catégories: microplastiques ( 0,05-0,5 cm), mésoplastiques (0,5-5 cm), macroplastiques (5-50 cm) et mégaplastiques (> 50 cm). »
Et cela ne va pas s’arrêter…

Les données historiques des traits de surface (1970-2015) indiquent que les niveaux de pollution plastique augmentent de façon exponentielle à l’intérieur du GPGP, et à un rythme plus rapide que dans les eaux environnantes. Bien que cela ne signifie pas nécessairement que le GPGP est le dernier lieu de repos pour le plastique océanique atteignant cette région, il fournit des preuves que l’afflux massif de matière plastique est supérieur au débit sortant.

Alors, globalement, même si ces plastiques sont essentiellement asiatiques et un peu américains, allons-nous continuer à consommer ce plastique pour alimenter la mer des plastiques ?
A méditer.
pour compléter la réflexion :
the future of the sea report, du ministère anglais de la mer
The Great Pacific Garbage Patch Is Now Twice the Size of Texas
Pascal Simoens, Urbanisme et Architecte, Data Scientist