
Dans la sérendipité numérique, nous tombons parfois sur des articles interpellant. C’est le cas de cet article Harvesting of Rainwater in the U.K.: Storm Water Management du blog The Global grid basé à Baltimore (US). L’article qu’ils relève d’intérêt est daté de 2013 mais encore plus d’actualité aujourd’hui qu’hier est la question de la pénurie en eau en Europe de l’Ouest et l’exemple de la grande Bretagne n’est pas des moindres.
L’auteur nous explique que les chiffres britanniques sont alarmant alors qu’il est probablement le pays le plus humide d’Europe : The UK is a rich western country with a population of 60 million. Average water use is 150 litres per person per day (55m3 per person per year). Although the perception (not least by its inhabitants) is that the UK is a wet country with plenty of rainfall, the reality is that the UK only has 2440m3 of available water per head of population and is classified as a country with insufficient water. Ces chiffres peuvent sembler important eu égard à l’usage moyen des habitants (environ 118,8 m³/hab/an en Wallonie en 2015, source IWEPS). C’est sans compter l’usage industriel qui fait exploser les besoins.
Toutefois, l’important n’est pas tellement-là. Le fait est que le changement climatique amène des phénomènes climatiques de plus en plus extrêmes et fréquents. En rapport avec l’eau, ce sont les tempêtes d’été (2016), les inondations (France, bassin de la Seine, 2018), etc. l’ensemble de ces phénomènes génèrent énormément d’eaux de ruissellement et donc, peu de perméabilité pour les sols saturés rapidement en eau avec un faible remplissage des nappes phréatiques. Le paradoxe est donc une équation où plus il y a d’eau, moins il a de l’eau ! et toutes les analyses prospectives prédisent de plus en plus de phénomènes extrêmes donc de moins en moins d’eau.
Dans ces conditions, il paraît inadmissible que la Wallonie perde entre 20 et 30% d’eau potable dans ses réseaux de distribution. L’obsolescence avancée des réseaux construits à l’époque glorieuse de la Belgique est plus qu’amorti et nécessite un véritable plan d’action à l’échelle wallonne. Nous parlons ici de milliards d’euros. En attendant, nous commençons déjà payer ces milliards sans pour autant améliorer la distribution. Cherchez l’erreur.