
Le groupe d’audit SCHRODERS vient de sortir, fin 2017, un nouvel outil d’analyse d’intérêt pour l’investissement technologique dans les villes mondiales.
Très clairement, leur méthodologie s’appuie sur le principe que l’économie et les technologies se développent tellement vite qu’il est difficile de mesurer l’intérêt d’une ville face à une autre. Toutefois, ils relèvent certaines constantes qui passent au travers des modes et renforcent les caractéristiques intrinsèques d’une population Geek mondiale : les nouveaux rois du monde.
« Il est fortement probable que l’établissement de perspectives qui intègrent une opinion sur l’économie mondiale se révèlent fausses. Il est simplement trop difficile de savoir où l’actualité sera bonne ou mauvaise et comment les marchés réagiront à ces nouvelles. En revanche, il est possible d’établir des perspectives dans notre domaine d’expertise : l’investissement dans certaines villes et certains segments de l’immobilier. »

La méthode calcul intègre les critères suivants :
- La population âgée de plus de 15 ans
- Le prix médian des habitations
- Le niveau universitaire
- Le niveau commercial de détails, y compris les achats via internet
- Le PIB local
Finalement, ces critères sont très macroéconomiques, pas très innovants, et me semble limités. Cela dit, c’est intéressant de comprendre comment ces entreprises travaillent pour comprendre leur vision du monde.

Mais rappelez-vous de notre article sur l’installation du second HQ d’Amazon (AMAZON HQ2 : WHAT DOES IT MEANS ABOUT THE URBANITY OF CITIES IN THE DIGITAL ERA ?). Ces critères étaient bien plus intéressants et bien plus porteurs d’urbanité :
- La capacité à produire des talents compétents et techniques : cette option relève, entre autres du Ranking universitaire de la ville mais pas seulement.
- L’accès au marché local et global via les infrastructures de qualités : un paramètre qui se retrouve partiellement dans la définition du prix médian des habitations mais pas seulement.
- Un lieu durable et connecté : à l’opposé de la surconsommation…même si les Geeks sont ultras connectés.
- La culture et la diversité : à l’opposé de la notion de PIB local qui, plus il est haut, plus il risque de créer des fractures sociales.

Globalement, ce type de ranking fait peur de son niveau d’intelligence… enfin, c’est du second degré, bien sûr. Nous comprenons donc pourquoi avec des critères tels que ceux-là, ce sont essentiellement les anciennes villes mondiales qui ont la cote et les villes américaines, preuve supplémentaire d’une analyse mal menée.
Ci après : la carte dynamique avec les différentes villes
Pour une analyse plus complète du rapport : Perspectives 2018, villes mondiales