La gestion des données dans les villes, si elle n’est pas encore perçue aisément par le plus grand nombre des habitants urbains, devient inéluctable. Il est donc normal que les artistes s’approprient cette question et fassent partager leurs questionnements. C’est ainsi qu’avec le concours de Data Canvas, le programme « Sense Your City Data Art Challenge » a permis à 6 artistes de développer des applications et installations pour rendre les données visibles à chaque habitant de la ville, des villes. L’une des conditions de l’expérience artistiques fut l’obligation d’usage des « capteurs urbains », DIY Sensors pour les anglophones, qui mesurent la pollution, la poussière, la lumière, le son, la température et l’humidité. Des capteurs basiques qui collectent des données somme toute, assez sommaires. Pour l’expérience, un panel de citoyens a été sélectionné et il leur a été fourni ces capteurs. Toutefois, imaginez-vous ce que cela aurait pu être avec les capteurs de type Netatmo et à l’échelle mondiale ?
Ce qui est indéniable, outre le fait que cette démarche démontre que la ville où l’on vit est unique aux autres, elle démontre encore une fois la complexité contemporaine à définir son Moi par rapport aux autres dans une schizophrénie globale qui voudrait que nous ne soyons plus qu’un élément d’un ensemble où les données sont globales et l’intimité disparait. La démarche des 6 artistes démontre à l’envie que les choses sont plus complexes, car d’une part, écouter en temps réel le bruit de la ville de Boston nous rend omniscients, mais nous ramène à notre singularité et celle de la ville où nous habitons. À méditer.
Voici les 6 lauréats de cette démarche :
- Sonic particule 2.0, par Kasper Fangel Skov (Denmark)
- Urban ❤ Beat par Aurelia, Sanju Ashok, Steve Pepple
- It Feels Like par Nikola Marinic, Lanke Frank Tarimo Fu, Danielle Griego, Jorge Orozzo
- Seeing The Air, Kevin Gates, Ramesh Sampath
- Sensor Engine, Owen Powell
Source : Data Canvas via un article de Coexist