Temps de lecture : 6 minutes
mots-clés : design, mobilier, maison, transparence, architecture, tech
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Article rédigé avec l’aide de l’IA : non
En bref : un article en toute transparences ;-°)
Chers lecteurs,
Toujours dans la saison « vacances », un article sur la tendance design du moment et qui prend d’autant plus de sens que je vous parle depuis 2 mois de la future tendance « liquid glass » de nos futurs smartphones.
Cette phrase dans le titre est issue d’une influenceuse CatGPT qui est dans les RH et tente d’analyser la relation avec le phénomène récurrent et à la mode : la transparence. Elle complète dans un post suivant :

« J’envoie un lot de méthaphones à des gens qui ont des idées d’expériences sociales (sûres) qu’ils aimeraient faire avec eux – les sortir dans le métro ? Le montrer à un enfant de 5 ans ? Remplacer votre téléphone pendant une semaine ? Le seul piège est que vous devez écrire ou documenter votre expérience dans un post en ligne (par ex. post de blog, médium, sous-tack, YouTube, tikTok, Ig, etc.). Le but est de continuer la conversation. Si vous êtes intéressé, remplissez le sondage super court sur le lien dans ma bio ! Continuons la conversation ! #tech #methaphone ».
Ce fameux méthaphone est déjà une réalité dans la Deeptech et si vous n’en voyez pas c’est parce qu’il coûte trop cher et, disons-le, présente encore quelques problèmes de lisibilité. La solution nouvelle est la dématérialisation telle que nous vous en parlons ici :
- Votre smartphone va disparaitre : cela se précise, mais il faudra encore attendre quelques années (04/08/2026)
- La mort du smartphone est annoncée par Open AI et Apple, 22/06/2026
Dans le même temps, IDEAT nous propose un article très intéressant sur la tendance « transparence » actuelle dans le design et l’architecture ( Tendance : le design en toute transparence, illusion d’optique ou obsession brillante ?) et avec un sous-titre plaisant à lire par le bon mot: contre toute attente, la transparence en design donne matière à réflexion. Une façon d’y voir plus clair sur notre époque ? Décryptage.

Plus sérieusement, l’article met en exergue le besoin de transparence dans un monde de plus en plus opaque. En effet, qui sait vraiment ce qui se passe avec les algorithmes des LLM’s ? Personne, de moins en moins. Telles les ombres de la caverne de Platon qui peuvent nous fasciner, l’Homme a besoin de savoir le pourquoi et le comment. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. Ajoutons à cela le Pharmakon, des réseaux sociaux, et le monde nous offre aujourd’hui une mixture décapante d’un brouillard cachant des objets inconnus que nous cherchons vainement dans l’errance des informations.
IDEAT part du postulat que cette errance invite en réaction à rendre tout transparent. Peut-être que Starck avait raison avec son mobilier transparent avant tous les autres (Louis King, Kartell)?

Toutefois, ses chaises ne sont pas toutes transparentes : maintenant il les taguent… tout comme les usages de l’IA qui offrent actuellement de nombreux débats (pas encore arrêtés) sur la manière de préciser comment repérer une véritable image (IRL) et une image d’IA (VR).
IDEAT continue à présenter les tendances où, aujourd’hui, les armoires de cuisines sont vitrées, les dressings ouverts, jusqu’à l’absurde, mais qui nous fait réfléchir :
« Plus improbable, la transparence vient détourner des objets de leur fonction première : ainsi, Niklas Jacob signait en 1997 Separet, un paravent entièrement translucide. Il n’est plus question de se cacher, mais bien d’exhiber fièrement ses objets-totems. « En cuisine, il y a une réelle tendance à enlever les portes ou encore à mettre des portes vitrées aux rangements pour montrer les accessoires et le petit électroménager, continue Vincent Grégoire. Autant de détails qui font office de marqueurs sociaux que l’on est fier de montrer. » »
Et Déborah Malet d’ajouter : « À l’heure où la transparence revêt différentes définitions (traçabilité, neutralité, sens moral et éthique, etc.) et s’applique à tout un art de vivre (et de consommer), de l’alimentation à la beauté en passant par la mode, la déco n’est pas exempte de cette notion hautement valorisée. Dans un monde où les technologies sont de plus en plus obscures et opaques, il faut inspirer de la confiance. Pour répondre aux attentes des consommateurs en matière de clarté, il faut mettre en scène la fabrication et montrer tous les détails.

Pour illustrer cette transparence en architecture, elle propose la House NA, étonnante maison transparente au Japon par le bureau d’architecture Sou Fujimoto. Ce serait oublier la maison transparente initiale de Philip Johnson.

Toutefois, la transparence ne serait-elle que du paraître ? Si on analyse un peu mieux ces deux maisons, la première est une image de transparence avec des volumes à l’arrière bien fermés. Mieux, la transparence est une conséquence de la parcelle, très étroite. Ce n’est d’ailleurs pas le seul exemple au Japon. Quant à la maison Johnson, si nous prenons un peu de recul, nous nous retrouvons dans un parc de 4Ha inscrit plus largement dans un bois.


En fait, la transparence est une contrainte, parfois utile (par exemple en politique), souvent oppressante. Observe les femmes (et rarement les hommes : pourquoi ?) qui se prêtent à cette transparence dans le cadre des cérémonies des Oscars ou de la montée des marches du palais des Festivals : d’une part, elles se plaisent peut-être à jouer avec cette transparence sur leur corps magnifié par les couturiers de renom, mais d’autre part, elles ne sont jamais naturelles, voire stressées à chaque seconde risquée.
Fausse transparence ? Qui aime à montrer sa garde-robe à tous ? Ou encore ce qu’il mange ce soir ? En effet, la transparence ne tolère aucune médiocrité : tout doit être impeccable. Comme nous le savons tous, la perfection est un idéal inatteignable. Alors, à quoi bon viser la transparence en architecture ?
Notons toutefois un projet qui a transformé la notion de transparence : la fondation Cartier (arch. Jean Nouvel, Paris). Ce projet réalisé à l’âge d’or de l’architecte (1991-1994) se joue de la transparence. Certes, le bâtiment est partiellement transparent à la lumière, mais, surtout, il se joue de filtres transparents, une transition toute de verre vêtue. Le bâtiment délimite la rue par des parois de verre transparentes. Les façades sont composées également de verre prolongé dans le vide, et l’architecture, qui est un détail inutile, mais essentiel, permet de saisir le projet de l’architecte : proposer une expérience architecturale intangible. Il démontre avec ce bâtiment que la transparence ne se décrète pas, elle se vit, elle se construit, que ce soit dans un monde réel ou virtuel… ou entre-deux.

Bonne et belle journée à vous.
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Pascal SIMOENS Ph.D, Architecte et urbaniste, data Scientist, expert Smart Cities. J’ai commencé ma vie en construisant des villes en Lego, j’en ai fait mon métier. Geek invétéré, aujourd’hui je joins mes passions du numérique et de la ville au travers d’une expertise smart Cities et smart-buildings en travaillant en bureau d’étude (Poly-Tech Engineering) et j’enseigne cette même expertise à l’UMONS et l’ULB. Complémentairement, je suis membre du bureau et trésorier du Conseil francophone et germanophone de l’ordre des architectes, baron au sein du Conseil national de l’Ordre des architectes.
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