REPENSER LE JOURNALISME AVEC L’IA ?

Temps de lecture : 3 minutes (+ 20 minutes pour la vidéo)
mots-clés : IA, Journalism, news, TV Channel, language, fake news, check

Chers lecteurs,

Connaissez-Channel 1… la nouvelle chaine d’info ? Probablement pas, car elle n’existe pas encore. Cette chaine propose des nouvelles en continu. Jusque-là, rien de neuf, des chaines comme Euronews le font depuis plus de 20 ans.

Développons

Les créateurs de cette chaine d’infos proposent l’utilisation de l’IA pour l’ensemble du processus rédactionnel, de mise en image et… de présentation des nouvelles par des avatars digitaux. Cela signifie qu’il n’y a plus de journalistes-présentateurs. Franchement c’est bluffant. Anicet Mbida, journaliste sur France Info précise : Channel 1 se décrit comme la toute première chaîne télévisée d’informations utilisant des présentateurs générés par de l’IA. Ce sont d’ailleurs ces faux journalistes qui exposent les objectifs et les atouts du projet, dans une vidéo d’une vingtaine de minutes. L’entreprise, qui commencera à diffuser en mars 2024, promet une expérience personnalisée, en permettant à l’utilisateur de choisir le style et le ton de son journal. (…) On se croirait vraiment devant un JT traditionnel. En tout cas, nous vous proposons de prendre le temps de visionner complètement le journal télévisé avec ses petites perles tel le propriétaire breton qui explique la tempête en novembre 2023 et qui nous parle en… anglais ou encore la présentatrice (virtuelle) qui nous parle en anglais, mais aussi en espagnol.

L’objectif de cette nouvelle approche de l’info est très similaire aux réseaux sociaux : faire en sorte que la chaine d’info vous corresponde et que les news qui vous intéressent soient mis à votre disposition d’un seul clic. Une expérience hyper personnalisée qui aboutira à de la publicité hyper ciblée et donc bien plus efficace.

Analysons

Doit-on avoir peur de ce nouveau modèle ? Tout dépend de la manière dont on va appréhender le sujet. D’une part, des chaines comme Euronews existent déjà avec des processus informationnels très stéréotypés. En soi, l’arrivée d’avatars pourrait plutôt humaniser ce type de chaine et réduire les coûts en présentant une seule chaine avec plusieurs langues. Bien sûr, la crainte d’une perte d’emplois est à craindre… tout comme le renforcement d’une demande dans le domaine de la production numérique. L’enjeu n’est probablement pas là et les startuppers ne semblent pas s’y tromper : ils en parlent d’ailleurs dès le départ. L’enjeu apparaît beaucoup plus dans la question de la confiance des infos et son traitement. Cela dépendra-t-il seulement de l’algorithme ? En partie oui, mais pas seulement, en tout cas je l’espère. En effet, le rôle du journaliste-présentateur-tronc va se transformer en journaliste… tout court ! Le présentateur est mort, vive le journaliste d’investigation. En effet, la libération du temps de production de l’information pourra être réaffectée à la recherche de la vérité et de la nuance. Des données qui pourront entrer dans la BD de l’algorithme de la chaine d’infos. En d’autres termes, une véritable interface homme-machine à travers les données vérifiées et certifiées par de vrais journalistes. À plus long terme, on peut même imaginer que l’algorithme puisse jauger de la pertinence des données pour offrir aux journalistes le temps d’investigation suffisant pour traiter réellement les infos.

Concluons

Alors, bonne nouvelle ou mauvaise nouvelle ? Nous vous répondrons que c’est ce qu’on en fera qui deviendra une bonne ou une mauvaise nouvelle ! Le slogan de Channel 1 est « covering your World » et c’est nous qui devons construire ce monde, pas la machine.

Bonne et belle journée à vous.

Pour complément :

Intelligence artificielle : Channel 1 lance une chaîne télévisée d’information présentée par des journalistes en images de synthèse, France info, Anicet Mbida, 14/12/2023

La chaine Channel 1 (lien sur lequel vous pourrez visualiser un JT complet) : ici

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Pascal SIMOENS Architecte et urbaniste, data Scientist. Expert Smart Cities. J’ai commencé ma vie en construisant des villes en Lego, j’en ai fait mon métier. Geek invétéré, aujourd’hui je joins mes passions du numérique et de la ville au travers d’une expertise smart Cities et smart-buildings en travaillant en bureau d’étude (Poly-Tech Engineering) et j’enseigne cette même expertise à l’UMONS et l’ULB.

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