Temps de lecture : 5 minutes
mots-clés : mobilité, territoire, voiture, Belgique, région wallonne, villes, périphérie
Chers lecteurs,
L’Institut national de statistiques a mis ce mois à disposition des données sur le nombre de véhicules par ménage en Belgique. La RTBF nous offre une analyse cartographique intéressante et qui exprime plein de choses, analyse :
La première carte (ci-dessus) est intéressante à plus d’un point. En effet, nous allons nous intéresser aux territoires les plus impactés par la voiture.

D’une part, il est significatif de constater que les grandes villes concernent les habitants qui ont le moins de voitures. Le champion de Belgique est Saint Josse. En Wallonie, la seule ville qui rejoint les grandes villes flamandes est Charleroi. Certaines mauvaises langues diront que c’est parce qu’il y a les plus pauvres. Probablement auront-ils partiellement raison, mais les villes de Gand et d’Anvers sont-elles aussi pauvres que Charleroi ? se poser la question est y répondre. Bref, la seule pauvreté n’est pas suffisante pour justifier la faible « auto mobilisation » des habitants. L’offre de transport l’est aussi et rappelons que Charleroi est la seule ville wallonne aujourd’hui avec un réseau structurant de trams… Comme Anvers, Gand et Bruxelles !

Contrairement à ce que nous pourrions penser, ce n’est pas la Flandre, mais bien le brabant wallon et son extension vers Jodoigne, Hannut et le plateau Hesbignon qui joui des taux de propriétaires automobiles les plus importants en Belgique. Une situation qui montre conjointement l’impact d’un territoire sans gares et au croisement d’autoroutes. Les infrastructures influencent donc la distribution des usages. Précisons encore que ces super automobilistes sont aussi, le plus souvent, avec des revenus élevés (à minima deux travailleurs dans le foyer).

Ensuite, nous analysons le taux de motorisation par ménage le long de la dorsale wallonne. La relation avec les typo morphologies de territoire est très marquée : le sillon est relativement mobile en voiture et les périphéries plus rurales sont plus dépendantes de la voiture. On remarquera au passage certaines erreurs cartographiques, avec entre autres des communes comme Ham-sur-Heure/Nalinnes qui devraient être en bleu foncé.



Ce qui est plus questionnant, ce sont les communes plus rurales de la botte du Hainaut qui sont plus faiblement mobiles en voiture alors que l’offre de transports publics est plus faible. Sans aucun doute, la réduction du nombre de véhicules dans les 10 années à venir impactera fortement ces territoires et nécessitent donc une politique dédiée pour renforcer les transports en commun, pour la botte du Hainaut, le train et les bus, mais aussi les voitures partagées et la mobilité douce.
Notre micro-analyse ne se veut pas scientifique, c’est une « analyse à chaud ». Nous reviendrons probablement plus tard sur ces données en les croisant avec la densité de population et les revenus par ménages. Ces 3 données devraient nous permettre de cibler mieux notre analyse et affiner les besoins réels des territoires mentionnés dans notre article de blog.
Bonne et belle journée à vous.
Merci pour le suivi de notre blog-à-idées ou à réflexions, c’est toujours agréable d’être lu et vous êtes de plus en plus nombreux (+ de 1 000 par mois en, moyenne). N’hésitez pas à commenter, c’est aussi une place de débats. Et surtout, merci de partager si vous soutenez nos réflexions ou recherches.
Pascal SIMOENS Architecte et urbaniste, data Scientist. Expert Smart Cities. J’ai commencé ma vie en construisant des villes en Lego, j’en ai fait mon métier. Geek invétéré, aujourd’hui je joins mes passions du numérique et de la ville au travers d’une expertise smart Cities et smart-buildings en travaillant en bureau d’étude (Poly-Tech Engineering) et j’enseigne cette même expertise à l’UMONS et l’ULB.
This post is licensed under a Creative Commons Attribution-NonCommercial 4.0 International License.

2 commentaires