SOMETHING HAS CHANGED: FROM PROOF OF WORK TO PROOF OF STAKE

Temps de lecture : 3 minutes
mots-clés : Ethereum, bitcoin, blockchain, climate, climat, changement, change

Chers lecteurs,

Ces derniers mois, de nombreuses voix se sont élevées pour faire remarquer que les Blockchains étaient une catastrophe climatique et ils avaient raison ! Mais les choses sont en train de changer, alors regardons cela ensemble :

La Blockchain et le Bitcoin

La première cryptomonnaie est certainement la plus célèbre : le Bitcoin. Inventée par on-ne-sait-pas-qui-c’est,-mais-on-a-quand-même-des-pistes, le but initial était de crypter et donc de se désolidariser des systèmes bancaires traditionnels par la disparition des tiers de confiances.

Plus précisément dans le rapport 1092 de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST)[1], les auteurs proposent la définition suivante des technologies blockchains : « ce que l’on appelle par métonymie blockchains (ou chaînes de blocs) désigne des technologies de stockage et de transmission d’informations, permettant la constitution de registres répliqués et distribués (distributed ledgers), sans organe central de contrôle, sécurisé grâce à la cryptographie, et structurés par des blocs liés les uns aux autres, à intervalles de temps réguliers. Dans leur diversité, les standards que recouvre ce concept visent à assurer le stockage, la conservation et la transmission d’informations de toute nature dans le cadre d’un réseau décentralisé, dépourvu d’intermédiaire ou d’organe central de contrôle. »  Et Pierre Boulet de préciser : Ces technologies permettent donc d’enregistrer des échanges d’information horodatés (par exemple des transactions) de manière sûre et infalsifiable sans tiers de confiance au sein d’un réseau de pairs. Pour assurer la confiance et la sécurité des informations, ces technologies reposent sur un assemblage de techniques informatiques : les réseaux pair à pair, la cryptographie et les algorithmes de consensus distribués.

Là, je sais que je vous ai perdu, mais ce n’est pas grave, ce qui est important c’est de comprendre que les banques ont très vite compris que cette technologie algorithmique mettait en jeu leur survie et se sont efforcées de décrédibiliser le système par tous les moyens en leur possession. Ils y sont arrivés (The 5 Best Bitcoin Documentaries for Cryptocurrency Enthusiasts, Medium.com, Ari Chernoff, 8/11/2019).

PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / PAUL CHIASSON

Pourtant, le Bitcoin est une monnaie sans avenir : pour faire simple, le nombre de pièces est défini dès le départ, ce qui signifie que les opérations vont, à un certain moment, s’arrêter, car le nombre de bitcoins maximum sera atteint. C’est une monnaie d’échange et non de spéculation. Je vous rassure, ce n’est pas pour demain.

Toutefois, personne n’avait prévu que le processus mis en place nécessitait une technologie de calculateur aussi énergivore ! Ce fut le revers de la médaille de l’autonomie face aux banques. Pour rappel, une consommation de transaction en Bitcoin, c’est environ 70,7 kWh (indice de consommation d’électricité selon Cambridge), soit 8.800 lampes leds dans votre salon qui s’allument pendant 1 h !

La blockchain la plus importante avec Bitcoin consomme à peine moins avec 62,5 kWh par transaction… mais les choses ont changé depuis 1 mois.

Du Prof au Work au Proof of Stake. 

Network global structure. Chemistry molecular connection. Nodes and lines. Vector illustration

Depuis la fin du mois de septembre, Ethéréum propose une nouvelle de travailler. Initialement, le concept de blockchain travaillait sur le principe de la « preuve de travail », en d’autres termes, l’opération n’est valide que si elle a été garantie dans la compilation des autres opérations. Pour comprendre, imaginons une pile de pièces de monnaie. Si au début c’est facile de les empiler, imaginez-vous avec 1.000.000 de pièces à empiler les unes sur les autres. Le travail est titanesque et vous dépensez beaucoup d’énergie pour arriver à les faire tenir. Le proof of Work, c’est comme cela. Le proof of stake change complètement la donne avec une démarche collaborative, comme nos cellules du corps. Il ne faut pas empiler toutes les opérations avec vous pauvres petites mains, mais c’est bien vous et vos amis qui vous vous occupez chacun d’une partie des pièces, avec beaucoup plus de mains, mais aussi avec beaucoup moins d’énergie pour le faire, chacun s’occupant uniquement de ses quelques pièces. C’est ce qu’on appelle une démarche collaborative.

The Merge

Cette technologie s’appelle la technologie Merge et a été développée par Ethéréum et elle risque de changer complètement la donne, car, non seulement elle permet de conserver l’avantage de la preuve, mais elle consomme entre 90 et 99% en moins que la méthode de calcul précédente. Certains disent même que c’est l’un des plus grands événements technologiques de l’industrie à ce jour. (Ethereum activates The Merge as it shifts to proof of stake, The Block, 15/09/2022). Je ne suis pas loin de les croire.

En effet, cette nouvelle technologie algorithmique va enfin permettre de transformer les contrats, transactions bancaires, échanges financiers tout autant que de simples échanges de troc entre deux parties sur un vinyle ou appareil ménager. Bref, la technologie blockchain est une technologie de confiance dans les échanges et à partir du moment où elle ne consomme pas plus qu’une lampe de chevet pour garantir une transaction d’achat d’une maison, cette technologie devient moins entropique que de passer chez son notaire. C’est une inversion systémique.

Wait and See

Aujourd’hui, la transition entre les deux systèmes s’est passée sans accrocs, ce qui est déjà un défi en soi. Demain nous réservent de nouvelles applications que nous ne connaissons pas encore tout en jetant les fermes de calcul du Kazakhstan (CNBC). Il reste une question posée : que vont faire les banques aujourd’hui alors qu’on pourrait s’en passer sans pour autant détruire l’environnement ?

Merci de cette lecture.

Pascal SIMOENS Architecte et urbaniste, data Scientist. Expert Smart Cities. J’ai commencé ma vie en construisant des villes en Lego, j’en ai fait mon métier. Geek invétéré, aujourd’hui je joins mes passions du numérique et de la ville au travers d’une expertise smart Cities et smart buildings en travaillant en bureau d’étude (Poly-Tech Engineering) et j’enseigne cette même expertise à l’UMONS et l’ULB.


[1] aléria FAURE-MUNTIAN, Claude de GANAY et Ronan Le GLEUT. Comprendre les block- chains : fonctionnement et enjeux de ces nouvelles technologies. 1092. Assemblée nationale, 20 juin 2018, p. 189. URL : http://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/dossiers/enjeux_technologiques_blockchains_rap-info . (visité le 3/10/2022).

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