
Mots clefs : New national Guide, Britain, politics, architecture
Temps de lecture : 4 min + 5 min (article en lien)
Brexit ou pas, il reste que la Grande-Bretagne propose un regard original sur ses méthodes de travail, entre autres architecturales et urbanistiques. C’est ainsi que je vous demande si vous connaissez le Guide national d’architecture… et qui pourrait tout autant s’appeler le guide national d’architecture et de planification ? Non ? Alors, lisez ce qui suit :
Ce guide est édité par le gouvernement britannique et doit servir de guide pour les commissions régionales dans l’évaluation des projets qui sont soumis à la commission de contrôle constituée sous la forme d’une sorte de CRAT wallonne ou encore CRD bruxelloise. La nouvelle version a été proposée fin septembre et le Journal de l’architecte (AJ) nous relate les différentes interprétations des acteurs de l’aménagement du territoire : RIBA, confédération des entreprises …
Notons que ce guide a pour objectif initial le développement de la qualité des projets, même si comme le démontre l’article, ce n’est pas toujours le cas comme s’en plaignent les membres des commissions qui doivent jongler entre le guide et d’autres lois promulguées par le gouvernement et qui se contredisent. C’est entre autres le cas d’un élargissement des permis sans architectes pour les extensions de 2 étages et qui toucheront d’abord les immeubles collectifs puis tous les immeubles résidentiels. Parallèlement, le gouvernement a relevé plusieurs mots-clés qui doivent diriger les réflexions sur les projets de grande ampleur et les projets publics : le contexte, l’identité, la forme bâtie, le mouvement, la nature, les espaces publics, les usages, les maisons et les bâtiments, les ressources et la durée de vie. En surplus, le document définit ces caractéristiques destinées à promouvoir le caractère local, la communauté et à être sensibles au changement climatique.

Ce qui est intéressant de constater c’est le processus de Baumeester qui est non plus tenu par un seul homme, mais par une commission d’experts et coordonnée par les commissaires, équivalent du fonctionnaire délégué chez nous. Force est de constater que cela donne plus de crédibilité à la valeur de la qualité qui ne peut être soumise à l’interprétation de goûts personnels ou d’une seule « vision ». Par ailleurs, il me semble que cette logique régionale est mieux adaptée à la notion de qualité dans des territoires wallons complètement urbanisés ou bien ruraux (l’Ardenne) qui méritent également de la qualité.





Par ailleurs, ce guide est très explicite, truffé d’exemples concrets permettant aux communes de comprendre l’urbanisme et l’architecture dans des services parfois dépourvus de compétences adéquates. La Région wallonne avait déjà fait avec pertinence ce travail dans le cadre du guide de bonne pratique. À méditer…
Peut-être que parfois, lorgner sur la feuille de l’autre nous permet de mieux comprendre ce que nous faisons chez nous…
Pascal SIMOENS, architecte et urbaniste, Data Curator.