NOTE GOUVERNEMENTALE « COQUELICOT » : de belles intentions, mais on oublie les outils numériques pour construire le plan

Temps de lecture : 20 minutes

Mots clés :  déclaration de politique gouvernementale, Région wallonne, écologie, social, numérique, optimalisation, projet

C’est avec attention que nous nous sommes attelée à lire la note gouvernementale régionale de 39 pages qui exprime un projet en 25 axes et très connoté « vert ». Cette verdure n’est pas un mal en soi et me semble correspondre vraiment aux enjeux de demain. D’ailleurs, la note renvoie systématiquement à 2030 pour l’atteinte d’objectif, ce qui est à mon sens, un gage de vision à long terme pertinent au vu des enjeux et du temps nécessaire pour les implémenter dans les systèmes gouvernementaux et communaux en Région wallonne. Jusque-là tout va bien, mais à y regarder de plus près j’avoue rester perplexe à plus d’un titre sur le manque de vision des outils nécessaires à la mise en place de ces axes et de ce plan.

De fait, seule une demi-page nous parle du numérique et pourtant le sujet est crucial. En effet, nul n’est dupe sur la transformation digitale de la société. Ce n’est pas une évolution, mais bien une révolution tant économique que sociologique et écologique. D’ailleurs, la ville intelligente (smart City pour les plus initiés) est basée sur le pilier du développement durable. Toutes les villes pionnières comme Barcelone, Amsterdam, Montréal… nous le démontrent. Et pourtant, rien, nada, le vide intersidéral. Ce n’est pas que le plan n’inclut pas la ville dans ses réflexions, bien au contraire : énergie, mobilité, développement durable, citoyenneté, gouvernance, tout y passe ! Mais l’un des conseillers Ecolo ou socialiste (l’IEV existe-t-il toujours ?) a-t-il seulement déjà entendu parler des concepts des villes intelligentes qui intègrent tout ce qui est dans le plan ? Il y a de quoi se poser la question alors que, comme le précise Bud Caddell (2018), spécialiste américain des processus de gouvernance : il n’y a pas de stratégie digitale, il y a juste une stratégie dans un monde digital.

Précisons tout de suite que nous ne voulons pas focaliser sur le modèle en soi, mais je m’étonne qu’alors qu’un processus étudié par de nombreux scientifiques par le monde aurait pu concrétiser une bonne partie des outils permettant d’atteindre les résultats espérés en 2030, rien n’apparaisse dans les notes gouvernementales. Notons d’ailleurs que la Smart City n’est pas un modèle, mais bien un processus d’optimalisation de ce qui existe pour atteindre les objectifs de développement durable, de gouvernance et de citoyenneté. Ce processus inclut qu’il n’y a pas de modèle, mais des méthodes qui doivent être adaptées localement, ville par ville, région par région. Une manière de penser global pour agir localement !

Les processus :

La date de l’émergence du concept de smart City, même si le terme ne fut défini que plus tard, est située alentour des années 2000 et, plus précisément, entre 1995 et 2005. La difficulté est de retrouver les véritables sources, nous a amenés à définir l’année 2000 comme base historique. Toutefois, force est constater dans quelques écrits d’acteurs du numérique que le concept d’une ville intelligente est plus ancien sans pour autant définir un moment précis.  Notre approche méthodologique de la définition de la ville intelligente s’inscrit donc sur une ligne du temps, croisant les théories élaborées par des chercheurs avec des exemples concrets de villes. Passant du premier modèle reconnu (2000) de U-City en Corée, au développement de la ville intelligente et du terme générique smart City qui vit le développement successif des modèles de Giffinger (2007), Nam et Prado (2011) ou encore plus récent de Letaifa (2015), sans oublier le collectif City Protocol s’inspirant de toutes les autres théories et expériences des villes pionnières en Europe et dans le monde occidental.

En 2005, Bill CLINTON (The Clinton Foundation) lance un défi au patron de Cisco de développer des outils informatiques pour mieux gérer les villes durablement. Cisco lance une étude de 25 millions de $ sur 5 ans. Il en ressort le terme « smart Cities » qui prend son envol en juin 2010 et où les responsables d’IBM et Cisco précisent qu’ils avaient décidé d’appliquer à d’autres villes du monde entier les enseignements tirés de l’expérience du développement urbain en réseau (Information Age, 2012). Mais si le terme Smart City peut être rendu propriétaire à Cisco, d’autres laboratoires et instituts de recherches comme l’European Smart Cities Institute (Vienne, 2008) voient le jour. D’autres entreprises se lancent dans ce domaine (dont IBM (IBM France, 2010)) accompagné des villes comme Barcelone ou Amsterdam, pour ne citer qu’elles, et qui étudient leurs potentiels de développement « smart ». Cette année-là est une année charnière, comme le précise A.Townsend (2015), c’est celle où :

•             La population urbaine dépasse la population rurale

•             Le nombre de lignes fixes est dépassé par le nombre de connexions mobiles

•             Le nombre d’objets connectés dépasse le nombre d’êtres humains connectés.

les piliers de la Smart city, Pascal Simoens, 2018

C’est un basculement mondial dans la nouvelle approche de la gouvernance urbaine numérique qui est définie vers l’année 2010, c’est-à-dire le moment où les entreprises ont commencé à offrir des services spécifiquement orientés « villes intelligentes » et où les villes ont développé des stratégies spécifiques d’usage pour l’amélioration de leur gestion systémique par le numérique. A ne pas confondre par les « villes internet » classées la même année par le comité interministériel (français) des villes, la Caisse des Dépôts et la délégation internet en France. Un classement reprenant l’accessibilité à certains services (tourisme, contact avec les administrations …) par le biais de sites internet et aujourd’hui s’inscrivant dans la démarche plus « intelligente » de la ville numérisée comme le précise l’une de ses fondatrices Florence Durand-Tornare. Un exemple démontrant le paradigme temporel et technologique actuel avec, d’un côté l’industrie, ses produits et inventions, et de l’autre les villes avec une implémentation des changements de gouvernance plus longue dans le temps. Une situation renforçant par ailleurs la compétition urbaine entre villes, s’inscrivant de la sorte dans les principes théoriques de la ville créative (FLORIDA, 2002; LANDRY, 2008) intimement liée aux concepts de villes connectées et dont le dernier avatar fut la mise en compétition des villes nord-américaines pour l’installation du HQ2 d’Amazon avec ses 50.000 emplois directs et 300.000 emplois indirects à la clef (2018), calculs basés sur l’approche théorique d’Enrico Moretti, professeur d’économie à Berkeley démontrant dans sa thèse sur les nouvelles géographies de l’emploi (2012) qu’un emploi direct dans l’économie numérique urbaine créait 5 emplois nouveaux.

Ce combat épique pour l’installation du nouveau centre de décision d’Amazon n’est pas anodin dans la théorie des villes intelligentes avec une analyse qui doit être complétée par le positionnement géographique des villes dans un monde particulièrement interconnecté. L’analyse de MarketWatch, spécialiste des analyses boursières et sa filiale Dow Jones & Compagny, montre une corrélation entre la localisation des grands flux de données et les villes ayant le plus de chance d’être nominées. L’analyse du cahier des charges d’Amazon (Amazon Wish List, 2017) nous permet également de mieux cerner les enjeux de la ville intelligente en 2018 et recoupant les modèles qui seront plus explicités ci-après. Les 4 critères principaux sont (MURO & LIU, 2017):

•             La capacité de produire des talents compétents et techniques : précisément, ils signalent l’importance d’avoir un système universitaire fort incluant, bien sûr, une faculté en sciences et informatique, mais également avec un enseignement secondaire de qualité préparant aux universités.

•             L’accès au marché local et global (mondial) via les infrastructures de qualité : par infrastructure, il est entendu la multiplicité modale (aéroports, autoroutes, rail …), mais également, un réseau de télécommunication à très haut débit (image 2). La question des infrastructures semble une évidence en Europe de l’Ouest, il faut toutefois nuancer cela à l’échelle du monde où le croisement de l’eau, du rail, des routes et des airs est très rare. En outre, et pour un pays comme la Belgique en particulier, la qualité des infrastructures inclut également son accessibilité, donc la question de bonne mobilité… un domaine où certains pays européens sont loin derrière et certaines villes américaines également (Los Angeles pour ne citer qu’elle).

•             Un lieu durable et connecté : la connectivité ne doit pas se limiter ici à la question des réseaux, mais bien dans la qualité des espaces urbains, en d’autres termes : l’urbanité. Un concept qui définit ce qui fait que la ville est ville et non un zoning industriel ou centre d’affaires banal et sectorisé sur un territoire. Amazon précise d’ailleurs l’enjeu de la qualité des connexions via les différents modes de transports : vélo, piéton, tram, etc. En d’autres termes, l’intermodalité.

•             La culture et la diversité : une approche volontariste, mais très calculée c’est-à-dire la nécessité d’avoir de la diversité dans les populations qui seront le gisement de travailleurs. Ce qu’Amazon révèle avec cette demande, c’est le fait que dans une économie mondiale, une multinationale a besoin de gens de tous horizons. Et comme précisé dans le premier point du cahier des charges, si cette multiculturalité est bien formée dans la ville du centre de décision, c’est encore mieux.

https://anewcityos.org/

En complément des deux premiers intervenants, Judith Rodin, présidente de la fondation Rockefeller (2011) précisa que l’équité technologique était le meilleur facteur de résilience urbaine face aux changements climatiques. Elle s’accorde également sur le fait que l’utilisation généralisée des TIC pourrait fondamentalement changer le mode de développement des villes, ajoutant que les nouvelles données sont toujours le précurseur des révolutions. Elle ne manqua pas d’illustrer ses propos avec la révolution de la biologie due au microscope, un nouvel appareil de mesure qui a mis au jour un tout nouveau monde et précisant que de nouveaux appareils de mesure conduisent à de nouvelles données, ce qui conduit ensuite à une nouvelle réflexion. A l’aulne de ce qui se préfigure avec l’arrivée de la 5G, par analogie aux premières découvertes menées grâce microscope de Zacharias Janssen, on peut penser que l’arrivée des objets connectés proposera une nouvelle révolution urbaine. Au-delà du compte rendu du séminaire donné à Washington et dont ne relevons ici quelques éléments (GREEN, 2011), ce qui nous importe le plus est de constater que l’ensemble des théories développées par les chercheurs entre la genèse commerciale de la ville intelligente et aujourd’hui renvoie systématiquement aux mêmes thématiques :

•             Le développement durable

•             Les infrastructures

•             Les utilisateurs

A cela, s’ajoute l’organisation de trois éléments qui est intrinsèquement la « gestion de la ville » au sens de la gouvernance institutionnelle. L’élément manquant mis en exergue par les villes pionnières comme Barcelone ou Amsterdam, et repris depuis par toutes les villes désirant s’inscrire dans le processus de digitalisation urbaine.

Le croisement des éléments constitutifs de la ville d’aujourd’hui et mentionnés plus haut, complété de la gouvernance institutionnelle, relève pour Saskia Sassen des enjeux suivants dans un interview rapporté dans le rapport d’information du Sénat français sur les villes du futur (9 juin 2011) et dirigé par le sénateur Jean-Pierre Sauteur ; elle précise que le défi est de savoir comment nous devons utiliser ces différents aspects des villes afin de mettre en place une série d’interactions plus complexes entre la ville et la biosphère plutôt que de simplement dire que nous devons minimiser les effets négatifs sur l’environnement.(p. 31) tout en relevant que cet enjeu est fondamental, car la ville d’aujourd’hui est bien trop consommatrice des ressources naturelles et que celui-ci devra être mené par des nouveaux challenges dans la nouvelle gouvernance urbaine afin d’éviter tous les risques du réchauffement climatique, l’insécurité énergétique et la gestion des ressources en eau… Mais également l’évolution des systèmes devenus de plus en plus complexes et donc fragiles (Sassen, 2010). Elle appuie également la régulation des systèmes complexes et la gestion de l’anticipation (ibid, p.3) nous renvoyant aujourd’hui à la question des objets connectés et leurs potentiels de mesures pour définir des modèles urbains mieux organisés sans nier pour autant la spécificité de chaque ville. Ce même rapport sénatorial nous invite à une définition de la ville numérique intéressante à plus d’un titre :

Cette révolution transforme d’abord la communication entre les habitants en modifiant profondément les conditions de l’accès à l’information, au savoir et à la formation elle permet ensuite de mieux appréhender le futur de l’urbain par une simulation de l’évolution des villes grâce à des travaux d’une plus grande complexité statistique ou urbanistique. Elle modifie enfin les relations entre les habitants et les responsables des villes grâce à la mise en œuvre de nouveaux outils de consultation et de participation politique, notamment pour l’amélioration des besoins de transport et pour l’offre de nouveaux services aux populations. (SAUTEUR, 2011, p. 169)

Ligne du temps d ela ville intelligente, Pascal Simoens, 2018

On se retrouve ici, au basculement de la première décennie des années 2000, à la charnière entre deux mondes :

•             La ville traditionnelle qui a développé au travers des siècles un équilibre complexe entre la ville, ses usages et ses habitants. Une forme d’autorégulation basée sur les fondations du capitalisme contemporain ayant émergé depuis la Renaissance et ayant pris place dans l’ensemble des rouages de la ville : économie foncière, habitat, transports et bien d’autres domaines sont régulés par l’économie et ses différentes vagues de révolutions industrielles.

•             La ville numérique, aussi appelée ville 2.0, ville intelligente, e-city, u-town, ubiquitous City ou encore smart City, et dont le modèle est celui d’une ville en réseau où les TIC sont censées être le vecteur à la fois d’une intelligence communautaire, d’initiatives de durabilité environnementale et sociale, ainsi que d’une planification urbaine participative (ParisTech REVIEW, 2012).

Passé ce changement de paradigme, les villes pionnières se sont investies au développement de microprojets dans l’espoir de déployer les résultats à plus grande échelle par la suite. Toutefois, le manque de prise en compte de la rencontre entre les outils numériques et les citoyens ont remis en cause cette ambition. Le projet amstellodamois The Age of the Energy chapeauté par la plateforme City-Zen  en est l’exemple : ce projet a pour ambition la réduction de consommation d’énergie pour deux quartiers de chaque ville et atteindre l’ambition d’un niveau zéro carbone. Le quartier Nieuw-West avait été choisi pour le déploiement de technologies traditionnelles et innovantes de réduction de la consommation d’énergie. Si la mise en place n’a pas souffert des délais, les premiers résultats des ambitions affichées par la ville n’étaient pas atteints dans le cadre du premier projet de ville intelligente d’Amsterdam. Constatant l’inefficacité des technologies mises en œuvre, la ville proposa pour son second plan la mise en place d’un serious Game se basant sur les compétences des enfants, adolescents et adultes et leurs potentiels : stratégie, chance, compétences et travail d’équipe. Le jeu est développé sur base de la plateforme de jeu de réalité augmentée Ingress  et développé par Google/Niantic. Ce jeu similaire au Pokémon Go qui fit fureur durant l’été 2016 fut proposé dans sa première mouture en 2015. Il en reprend les mêmes approches de jeu : obtenir des récompenses par les actions menées et travailler en groupe pour augmenter ses compétences et obtenir de plus belles récompenses. The Age of Energy ne fait rien d’autre, mais dont les enjeux sont la diminution de la consommation d’énergie dans les logements au travers de l’éducation citoyenne. Les auteurs du projet ont focalisé leur cible sur les enfants et adolescents pour faire changer les habitudes des adultes dans un quartier social.

La démarche de la ville d’Amsterdam est significative en transformant un échec technique par une proposition intégrant mieux les citoyens et usagers de la ville. Une expérience symbole de l’évolution de l’approche théorique de la ville intelligente, passant qu’un processus top Down vers une logique plutôt croisée entre le Bottom-up et le top-Down. Sans oublier le liant de toutes choses numériques aujourd’hui : les données.

La rupture des systèmes urbains s’appuie sur les technologies. Dans ce contexte, il est intéressant de relever une liste non exhaustive, mais significative, des technologies qui ont évolué en 10 ans ; de 2008 à 2019, nous sommes passés :

  • Du PC au téléphone comme outil de travail principal,
  • du téléphone mobile au smartphone,
  • du disque dur au Cloud/nuage…
  • … nous offrant une expérience continue et sans rupture de supports,
  • et nous savons toujours où nous sommes.

La Fondation internet nouvelle génération (Fing) publia 7 scénarios de ruptures sociétales en 2012 (KAPLAN, et al., 2012).

Les thématiques développées furent au nombre de 7 :

•             Posséder c’est dépassé

•             Education : de l’implosion à la reconstruction

•             CDI c’est fini !

•             Grosse fatigue numérique

•             Vers l’industrie de proximité

•             Sécessions territoriales

•             Rendez-moi mes données !

les piliers de la smart city selon R. Giffinger, 2007

Ce qui nous interpelle, c’est la conjonction territoriale de ces ruptures, focalisant à la fois sur les enjeux urbains (avant d’être, plus tard, généralisés aux territoires). La notion de posséder est remise en cause pour des raisons écologiques reconnues, toutefois ce partage s’appuie sur les échanges cours et les technologies applicatives qui offrent plus avec moins. Une lecture du territoire qui renvoie encore aux espaces de partages et d’échange, formels et informels, donc de tiers lieux : ils organisent des « marchés » de colocation, d’autopartage, d’entraide, d’achats groupés… Ils aident les entreprises locales à mutualiser leurs ressources (logistique, comptabilité…) ou encore, à développer de nouvelles activités : le dépôt-vente local devient ainsi un intermédiaire grâce auquel les habitants achètent et vendent sur des sites comme eBay ou LeBonCoin (p. 4). Les auteurs relèvent également les problèmes d’inadéquation de l’enseignement face à la génération des Digital natives.

source : https://blog.sift.com/2017/10-things-need-know-digital-natives/

Une question à deux entrées incluant, d’une part une réflexion sur l’évolution des modes d’enseignements afin de contrer la misère de l’éducation Nationale et l’ennui que les « digital natives » y ressentent dans leurs classes de 40 (p. 8), mais également remettant en cause la forme fonctionnelle de l’école, son architecture afin de répondre aux nouveaux enjeux de MOOC et travaux dirigés en petits groupes. Une approche remettant en cause aussi le mode de fonctionnement de l’enseignement et donc des enseignants. Plus largement, ça regroupe la thématique du travail dont les modes de fonctionnements sont déjà battus en brèche dans la première thématique et l’émergence des tiers lieux. Pour l’architecte et l’urbaniste, l’impact de ces ruptures successives et contiguës est fondamental dans l’émergence des tiers lieux, mais le place dans une situation délicate où le tiers lieu n’est pas nécessairement localisé, matérialisé (BOHAS, et al., 2017), mais impacte les usages de la ville et les modes de vie, y compris l’habitat. Il implique aussi la mobilité et la déconcentration des pôles d’emplois. Un processus impliquant aussi l’individuation de l’expérience urbaine et son individuation où chaque individu devient responsable de développer et de valoriser son « employabilité »(p. 12) et complétant le fait que les réseaux sociaux jouent un rôle central (ibid.).

source : RTBF, mars 2019

Quant à la grande fatigue numérique, elle nous renvoie à la dépendance croissante des individus et des organisations ainsi que vis-à-vis des outils numériques, des réseaux et des services en ligne ainsi qu’une augmentation exponentielle des volumes d’information produits, échangés et consommés (p.17). Rappelons que nous sommes en 2012 et que cette analyse pose question encore plus aujourd’hui. Il est toutefois intéressant de remarquer les principes de « résistance » ou de « rébellions numériques » qui s’installent peu à peu au travers d’actions telles que différer les réponses aux mails, la coupure de mobiles…toutefois, le rapport nous explicite plutôt bien le dilemme qui s’offre à chacun de nous : Si nous nous accommodons si bien de l’imperfection des outils numériques, c’est que les bénéfices que nous en tirons dépassent de loin les inconvénients. En soumettant l’écosystème numérique à des règles de qualité d’un autre siècle, nous casserons sa dynamique d’innovation. (p. 18).

Une dynamique de l’innovation impliquant l’industrie et dont les codes sont en pleine mutation : recyclage, Fab Labs (encore des tiers-lieux !), création de petites unités de production beaucoup plus ancrées dans la mixité urbaine fonctionnelle ou encore, à une autre échelle, la création de flagship store permettant de « visiter » les vêtements avant de les acheter en ligne. Toutes ces nouvelles approches de la production pour et dans les villes vont faire muter de manières substantielles les usages et reconfigurer les liens entre rues-quartiers-morceaux urbains de territoires plus larges. Le rapport précise que si l’émergence de tiers-lieux dédiés tels que les Fab Labs est le dessus de l’Iceberg, les principales tendances motrices sont :

•             La crise économique et écologique.

•             La « démocratisation » de la fabrication numérique.

•             Les pratiques contributives de l’internet – et plus largement les nouvelles formes d’organisation qui en sont issues –, qui produisent désormais leurs effets dans la conception, la production et la distribution d’objets physiques.

Globalement, nous pourrions résumer cette approche comme l’artisanat 2.0 avec ses propres limites qui sont de subvenir, dans un futur proche, aux besoins de 8 milliards d’habitants sur terre. L’enjeu des villes est d’anticiper ce mouvement, mais également de le gérer/coordonner et réguler. Les outils numériques seront déterminants, tant pour les acteurs de ce changement que pour le régulateur urbain. Mais ils ont également un coût sociologique important par l’adaptation des usages par les différentes générations qui vivent la ville, ce que l’étude appelle les sécessions territoriales ; au pluriel, car renvoyant à des comportements variés où chaque génération peut donc choisir son territoire en fonction de la qualité des services qui lui correspondent, selon sa situation de famille, ses finances et ses goûts (p.24). Exemple est pris des jeunes travailleurs dans l’incapacité de s’engager dans l’achat d’un bien leur permettant de s’installer en ville et donc de stabiliser la sociologie d’un quartier, les usages, les habitudes. La volatilité du travail, la facilité de déménager (génération IKEA) et le coût de la ville créative (Florida) par rapport à d’autres territoires délaissés, car à la traine numérique, causent ces sécessions territoriales. Un mécanisme qui s’accompagne de la facilité de mouvement par l’accumulation des données territoriales (Forum, trip Advisor, réseaux sociaux…). Kaplan définit d’ailleurs l’une des principales tendances motrices de ce phénomène comme le basculement du territoire vers les services et les nouvelles répartitions des rôles qui en résultent : les acteurs territoriaux sont devenus des acteurs de l’offre (ndlr : Florida), les opérateurs industriels prennent une place plus stratégique que prévu (ndlr : IoT), les nouveaux entrants du numérique les concurrencent( ndlr : Les Fab labs), et les usagers ont leur mot à dire (ndlr : Les réseaux sociaux) (p. 25).

source non communiquée

Enfin, le dernier sujet porté par la fondation est les données personnelles. Rappelons que cette analyse date de 2012, avant l’arrivée du RGPD européen mis en application depuis le 25 mai 2018. Toutefois, la démonstration de l’expérience anglaise MiData  (bien que d’origine Suisse), permettant de croiser les données utilisateurs avec celles collectées par les entreprises est forte d’enseignement sur la ligne du temps des villes intelligentes. Ce modèle global du début des années 2010 est devenu obsolète et s’est reconverti dans les données de santé partagées entre les utilisateurs consentants et désirant mettre en commun leurs données pour faire avancer la science. Ce modèle est l’émergence des méta données comme outil de recherche à part entière. MiData récolte les données et ensuite, selon la volonté des « donneurs » traitent celles-ci pour en faire ressortir des modèles (ici, nouveau traitement).

Tout cela n’est qu’une ébauche succincte de ce que pourrait amener la ville intelligente dans les processus de ré-urbanité des villes wallonnes, mais également de développement durable et de résilience sociale évoqués dans le plan Coquelicot… Et pourtant…

source RTBF, 27 juin 2019

Le projet wallon

Le projet wallon nous parle du numérique sur ½ page pour l’ensemble du document ! au vu de ce que nous venons d’énoncer (scientifiquement), cela peut donc poser question vu l’enjeu sociétal du numérique. Bien sûr, me direz-vous, utiliser la ville numérique comme projet n’a pas de sens en soi, mais les outils numériques permettraient systématiquement de développer un projet dont l’efficacité pourrait être quantifiée et en phase avec son temps. Imaginer que l’économie circulaire puisse de se développer sans les outils numériques est illusoire ; imaginer une mobilité alternative sans utiliser des outils adéquats tels que les applications, mais également le développement des outils d’infrastructures numériques ne marche pas ; Imaginer la diminution de la consommation d’énergie sans mettre en place des outils numériques est un leurre.

Pour étayer ces points, entrons dans le vif du texte :

Axe 1 : Une transition sociale et écologique conduite par un pilotage innovant

Le plan de transition se structurera autour d’un nombre très limité de projets phares prioritaires et de réformes basculantes réparties en trois volets :

– Transition écologique : rénovation énergétique (isolation), mobilité, énergie renouvelable, biodiversité, agriculture et alimentation ;

– Transition des savoirs et des savoir-faire : formations, stages, alphabétisation, valorisation des compétences, orientation vers les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STEM), etc. ;

– Transition économique et industrielle : transition vers l’économie circulaire, régénératrice et zéro déchet, développement de secteurs économiques d’avenir tels que le digital, les biotechnologies, la bioéconomie, la silver economy, l’intelligence artificielle, la modernisation de l’industrie ; prise en compte de nouveaux modèles économiques et de nouveaux modes d’organisation du travail démocratiques (comme les coopératives), respectueux des travailleurs, des droits des consommateurs et de la planète ; lutte contre les inégalités de genre et soutien à l’autocréation d’emploi (renforçant l’ancrage économique local).

Tout un programme (numérique) :

  1. La rénovation énergétique nécessite un accompagnement, selon les expériences étrangères. Ils se font au travers de la participation et s’appuyant sur numérique (Serious gaming, etc.). Il suffit de contacter les architectes, spécialistes des transformations des logements sociaux pour en prendre conscience. De plus, précisons que l’objectif est de construire des logements 0 énergie ou a énergie positive, cela implique évidemment des bâtiments intelligents.
source : plan gouvernemental (FR) d’isolation des btâtiments, 2018
  • Mobilité : qui peut s’imaginer une mobilité différente sans les outils numériques ? Skipr est une nouvelle application qui montre aujourd’hui le niveau d’information que l’on peut obtenir par la création de bases de données suffisamment croisées et certifiées.
  • Énergies renouvelables : qui s’imagine que les panneaux solaires s’installent comme cela, sans autre forme de procès et puis, paf, sur le réseau cela fonctionne ? Certes, il est signalé à la page 22 que le gouvernement va favoriser les macros grids… sauf qu’en fait l’avenir est aux micros grids avec de l’énergie partagée. Les macros grids, ce sont juste des compteurs intelligents et le maintien des monopoles RESA et ORES qui n’ont plus investi dans leurs réseaux locaux depuis des décennies.
Champ éolien d’Estinnes, Belgique, 2015
  • En ce qui concerne l’agriculture et la biodiversité et sauf à avoir les moyens d’installer des éco cantonnier à chaque coin de forêt, la solution résidera dans la protection de la nature dans une savante alliance entre les cantonniers/ gardes forestiers et les capteurs/sondes. La machine rend omniscient pour constater immédiatement les pollutions dans les rivières, les champs, etc. Mais plus encore, les capteurs dans l’agriculture permettent de développer une culture raisonnée (je ne m’avancerai pas sur une culture bio, d’ailleurs le Gouvernement propose – seulement ?- 30% de terres bio pour 2030).
  • Alimentation : la traçabilité des produits sera numérique ou ne sera pas. Rêver de circuits courts dans l’immédiat est impossible. Et dès que le circuit reste wallon de Mouscron à Spa, il faut une traçabilité. Des techniques d’impression 3d via des tatouages alimentaires sont tout à fait envisageables, encore faudra-t-il développer ses technologies pour que les enjeux proposés par le gouvernement puissent devenir un fer de lance wallon à travers toute l’Europe.
  • Transition des savoirs et savoir-faire : l’idée est généreuse est nécessaire. La question qui se pose c’est quels savoir et savoir-faire ? où est la question transversale du numérique ? Il est juste question de « technologies », mais la technologie c’est tout et rien à la fois. Encore une fois, loin de moi d’estimer que le numérique est tout, mais mon expérience dans la transformation sidérurgique montre que déjà, au début des années 2000, cette question du niveau de formation posait un problème et de l’annonce de la pénurie de nouvelles formations intégrant le numérique était LA question récurrente. 15 ans plus tard, la sidérurgie wallonne n’est quasiment plus présente. Certes, former des ingénieurs c’est une chose, former une population à comprendre le numérique en est une autre : le savoir-faire. Précisons que la CFWB devrait développer un pôle numérique. Wait and See.
  • Transition économique et industrielle : tout ce qui est précisé dans le texte et sa suite intègre l’ensemble des processus industriels sans jamais poser la question de la place du numérique dans ces stratégies. Des questions restent posées à l’échelle de la région : plan de fibre optique, profiter de la place des autoroutes de l’information en Europe et qui passent essentiellement en Belgique (et Wallonie) pour distribuer le reste de l’Europe et du monde, le droit au haut débit dans les territoires denses (facteur d’émancipation et du développement d’une nouvelle économie), droit à l’accès internet gratuit dans les villes (WIFI urbain) et également terrain de jeux des acteurs du numérique en Wallonie, connectivité des réseaux de transports pour une mobilité plus durable … certes, l’IA est précisée et à la page 12, il est question du travail (remarquable) de Digital Wallonia, mais non pas pour développer une stratégie ambitieuse à l’échelle du territoire (Open data des communes et des services wallons, formation au numérique des services publics, etc.), mais bien pour rendre le commerce plus connecté ! Comme si on ne s’était pas déjà rendu compte que le commerce était en ligne et que ce sont plutôt les services (physiques) des petits commerçants qui vont faire la différence demain ? Pour le coup, on est à côté de la plaque ! Faut-il vraiment que je parle de mon libraire qui va sur Amazon pour me trouver un livre ? D’ailleurs, je suis quelque peu sidéré du manque de discernement dans le cadre de la cybersécurité, enjeu majeur des entreprises pour les 5 prochaines années, et dont il est précisé dans le texte renforcer la sensibilisation des entreprises et les aides en matière de cybersécurité alors que c’est un enjeu économique valant des milliards d’euros, particulièrement lorsque le Gouvernement insiste sur le développement des PME et indépendants.
Source : non communiquée

Sur ce point, précisons que le (seul) texte traitant du numérique nous informe que (page 12):

Le Gouvernement entend répondre au défi du numérique et soutenir la transition des entreprises. Il entend :

– Actualiser et amplifier le plan Digital Wallonia et inclure des représentants de travailleurs dans le Conseil du numérique ;

– Élaborer un plan « intelligence artificielle » pour la Wallonie, pour mieux accompagner les entreprises wallonnes à l’heure de la révolution numérique, en s’appuyant sur une feuille de route établissant les objectifs prioritaires à atteindre ainsi qu’un calendrier et des indicateurs ;

– Adopter une charte wallonne des télécoms, dans un objectif d’un meilleur développement du secteur – et notamment les nouvelles technologies – au profit des entreprises et des travailleurs wallons ;

– Renforcer la sensibilisation des entreprises et les aides en matière de cybersécurité.

Digital Wallonia est une entité autonome qui est d’une efficacité remarquable dans le contexte de gouvernance wallonne. Elle est suffisamment indépendante pour être au service de la collectivité sans être au service du Gouvernement. L’intégration de membres institutionnels dans le comité de direction ne me semble pas être une solution qui va dans la bonne voie. Si de plus, ce sont les syndicats, on est mal parti vu leurs positions dogmatiques envers la numérisation des entreprises qui, selon leur point de vue, ne peut amener qu’à une suppression des emplois alors qu’il faudrait plutôt parler d’adaptation des emplois à la transition numérique… en favorisant les savoir-faire.

Nous nous sommes déjà entretenus sur la question de l’intelligence artificielle. La seule chose que je peux encore dire à ce sujet c’est qu’aujourd’hui, seule l’université de Gand est en position enviable sur ces sujets et aucune université francophone ne développe de manière ambitieuse une démarche scientifique de recherche à ce sujet. Mais comment pourrait-il en être autrement, étant entendu que la CFWB n’a, à ce jour, jamais débloqué de fonds dans le cadre de ce type de recherche. Par exemple, l’université de Mons travaille avec des bouts de ficelles pour développer un département IA s’appuyant sur son excellence en matière d’IoT. D’autre part, l’IA a besoin de sources de données ouvertes pour être testée. Or, la Wallonie est très en retard sur ce sujet avec très peu de villes (sauf à Namur et un peu à Liège) qui ont ouvert leurs données à la recherche ou, plus simplement, aux entreprises. Une IA, sans données, c’est un peu comme un véhicule électrique sans borne de recharge, ça ne roule pas longtemps et pas très loin.

Pour ce qui concerne la charte wallonne des télécoms, il faut bien reconnaitre que la Wallonie a peu de possibilités d’infléchir les politiques entrepreneuriales des majors Proximus, Voo et Orange. Là où on commence difficilement à comprendre, c’est de penser que cette charte doit répondre aux travailleurs et aux entreprises. Mais qu’est-ce que cela peut-il vraiment dire ? D’autre part, c’est probablement se tromper de cible, vu que les entreprises sont déjà chouchoutées (elles peuvent avoir de la fibre dans de nombreux zonings et ont accès à de nombreux autres provider sur le marché européen tel que OVH, SkyOptics, etc.). J’aime à penser que si les entreprises sont chouchoutées, les travailleurs aussi pour leur travail. Toutefois, les mêmes travailleurs sont aussi des citoyens actifs dans la ville et les campagnes. Or, dans ce cadre-là, il n’y a rien. Comme précisé plus haut dans notre texte, nous avons signalé l’importance de l’accès aux données, aux réseaux à haut débit pour tous. Aucun texte ne nous parle du renforcement de l’accès à haut débit en zones rurales, à méditer.

Enfin, pour ce qui concerne la cybersécurité, le sujet à déjà été évoqué dans notre texte, nous n’y revenons pas.

http://geek-and-poke.com/geekandpoke/2008/4/25/turing-test-2208.html

Conclusions

Pour conclure, car nous sommes déjà trop longs, force est de constater que les négociateurs n’ont pas de vision du monde numérique d’aujourd’hui et surtout, de demain. Or, faut-il rappeler que cette révolution va à une vitesse phénoménale que l’arrivée du Smartphone a à peine 10 ans avec l’iPhone ? Il est donc du ressort des responsables politiques de trouver les voies et moyens pour permettre à un territoire et ses habitants d’être résilients face à ces évolutions continues et qui n’attendront pas qu’on commence à y penser pour être là, dans nos vies et au quotidien. Nous en sommes loin et je ne peux que craindre que les bonnes intentions ne se fracassent à la réalité numérique du monde qui nous entoure. En effet, les jeunes générations, les fameuses digital Natives, ne se préoccupent pas du numérique, car c’est dans leur ADN. Mais ce qu’ils ne savent peut-être pas, c’est que cet ADN doit se construire pour rendre résilient un territoire. Une résilience dont l’efficacité posera question, non pas parce que le tournant écologique et social sera pris, mais parce que ce tournant ne pourra devenir excellence qu’au travers d’une société 2.0, connectée, reliée, partagée, équitable grâce aux échanges possibles et parce que le territoire sera mis à jour continuellement. Aujourd’hui, cette note me permet d’en douter malgré toutes les bonnes intentions qui s’y trouvent.

Ce regard, je le porte au travers de mes expériences d’autres territoires et villes qui ont intégré le numérique depuis près de 10 ans et qui démontrent que, quel que soit le projet de société proposé, sans les outils du numérique inscrit dans une stratégie adéquate, les projets n’aboutissent pas. Or, pour la transition écologique et sociale, il faudrait dégager beaucoup d’argent et nous n’en avons pas beaucoup. C’est là où le numérique a sa place : l’optimalisation des politiques proposées. Faire plus avec moins.

Pascal Simoens

Urbaniste et architecte data Curator

Titulaire du cours « villes intelligentes », Faculté d’architecture et d’urbanisme, UMONS

Titulaire du cours « villes intelligentes » , Master Cador, ULB/UMONS

Cotitulaire de l’atelier d’architecture D(a)T+A, faculté d’architecture et d’urbanisme UMONS

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