Voici plus d’un an, de retour de vacances, la question du jour était « tu joues à Pokémon Go ? ». Si certains d’entre vous n’en avaient cure, il fait reconnaitre que les regroupements tel que celui qui s’est déroulé le 03 septembre 2016 à Mons (la page FB des chasseurs montois) avait fait du bruit.
Après la ferveur du lancement qui avait regroupé toutes les générations de chasseurs, revenons sur un phénomène qui au-delà du simple jeu, signifiait le début d’une nouvelle ère. (vidéo à lire ici)
PETIT RAPPEL
« Pour les néophytes, rappelons les basiques du jeu : couplé à Google Maps, vous évoluez dans le « vrai monde » comme sur un GPS classique et le but est de se déplacer vers des points d’intérêts précisément géolocalisés apparaissant sur votre carte. C’est en se déplaçant, dans la vraie vie donc, que vous pouvez interagir avec des points d’intérêts comme les « Pokestop » ou les fameux « Pokémons ». Une fois sur place, vous ajoutez à cela un petit peu de réalité augmentée pour visualiser le Pokémon dans un décor réel (à travers l’objectif de votre appareil photo) et le tour est joué. » (Anais FARRUGIA, Pokémon Go : au-delà du jeu, une révolution, ADN, 20 juillet 2016)
L’enjeu de ce jeu était surtout le lien entre le réel et le virtuel ainsi que l’interaction entre l’homme, la Machine (ici le Smartphone) et l’espace.
EN UN AN…
Mais depuis un an, que s’est-il passé qui nous amènerait à préciser que l’année de Pokémon Go serait probablement étudiée dans les écoles dans 50 ans comme étant l’année du basculement ? Peut-être ne faut-il pas exagérer, encore que l’effet de masse que le jeu a produit sur toutes les générations aura un impact bien plus important qu’il n’y parait pour l’acceptation des technologies mises en œuvre et qui deviennent courantes aujourd’hui.
L’ARRIVEE de l’AR (REALITE AUGMENTEE EN BON FRANÇAIS)
C’est de l’objet de la réalité augmentée dont il est question. En effet, depuis l’émergence d’un petit jeu qui était somme toute assez sommaire, la technologie sous-jacente était quant à elle, tout à fait innovante vu l’usage de masse qui en était fait.
Historiquement, la RA telle que nous allons la présenter ci-après existe depuis l’arrivée des smartphones sur le marché, pour autant qu’ils soient géolocalisables et avec une caméra. De fait, des petites applications touristiques ont été rapidement mises en place, flairant également une manne aux œufs d’or en proposant aux partenaires situés sur la rue de faire leur publicité en même temps. (Jérôme Bpouteiller, Cubic, 2009)
Néanmoins, cette nouvelle expérience n’a pas réellement pris et pour deux raisons :
Le peu d’ergonomie : imaginez-vous dans une ville que vous ne connaissez pas et devoir garder son téléphone à bout de bras pour savoir où aller. De plus, la quantité d’informations agrégées par Google maps est bien plus conséquente que ce que peu illustrer la RA.
Le phénomène de l’innovation avant-gardiste par rapport à une population qui ne se sent pas encore prête à passer le pas pour faire confiance au téléphone qui va regarder à votre place et vous orienter sur un lieu. La question du libre arbitre est en jeu, et peu de gens acceptent de le délaisser en même temps que leur intégrité sensitive, en l’occurrence ici, le sens de la vue chez l’homme contemporain et qui est celui le plus développé.
Entretemps, les applications se sont développées de manière moins intrusives et plus informationnelles, également une donnée augmentée, grâce à la réalité augmentée et sans laquelle l’expérience n’a pas de sens ou devient complexe. C’est le cas de la célèbre application Star Walk (Photo) qui permet de visualiser le ciel et ses étoiles simplement en orientant son smartphone vers la nuit.
Plus récemment, voici 2 ans, Google développa son traducteur visuel. Il suffit d’ouvrir l’application de traduction bien connue et ensuite fixer la zone à traduire : menu de restaurant, panneaux de signalisation, etc. Si les premiers tests amenaient vers une traduction texte-sur-fond-blanc, quelques mois après la RA est apparue.
Enfin, et en même temps que Pokémon Go, IKEA sorti son application de RA en permettant de placer les meubles de son catalogue dans votre maison. Depuis lors, nous attendons toujours une application pour le montage des meubles, en vains !
Aujourd’hui, 8 ans plus tard après les premières applications, la RA devient une réalité concrète avec les HoloLens de Microsoft mais également les doubles optiques du Samsung S8 et de l’IPhone. La Pomme de Tim Cook (Apple’s Next Big Thing : Augmented Reality, Bloomberg, 20 mars 2017) a d’ailleurs précisé ses intentions dans le domaine professionnel pour l’usage de son téléphone avec de la réalité augmentée et cela pour les 4 prochaines années, soit 2 évolutions technologies majeures (une tous les 2 ans). La conclusion est sans appel : the Next Big Thing.
Au-delà de l’aspect gadget de la vidéo du Toolkit pour Minecraft qui a été émulé sur IPhone, nous constatons que ce type d’application peut nous mener bien plus loin dans l’augmentation de données et informations sur site pour le travail.
Dans le bâtiment, des opérateurs techniques commencent à développer les technologies ad hoc pour faciliter le travail des techniciens-réparateurs. Des entreprises comme Thosiba l’on bien compris et les micros départements d’hier deviennent des filiales pleines d’avenir telle VirtualWare qui se développe vers les systèmes professionnels avec des lunettes adaptées pour le travail.
La réalité augmentée selon avoir un bel avenir sans les professions médicales, de transports (c’est déjà le cas avec les systèmes d’affichage tête haute) mais également pour les systèmes de maintenances techniques des bâtiments connectés comme le démontre ThyssenKrupp avec les HoloLens ou bien la démonstration de Microsoft chez un garagiste.
Finalement, ce qui nous parait de plus en plus évident, c’est que les Google Glass qui ont tellement posé de question sur le droit à l’image et la vie privée sont enterré avec l’ensemble de ces systèmes. Pourtant cette problématique n’est pas réglée. Dès lors, à quand de nouvelles Googles Glass mais il sera trop tard car tout le monde aura déjà une paire de lunettes de travail. Nous sommes déjà bien loin des discussions de la dangerosité de Pokémon Go ou pas, vous ne trouvez pas ?