
Après la révolution du frigidaire, offerte par l’innovation américain et apparue en Europe après la seconde guerre mondiale, voici une nouvelle déclinaison issue de cette grande vague des « fermes en ville » : votre ferme à vous tout seul : Grove
Grove est le travail d’une équipe du MIT qui se base sur la question du potager connecté à la maison.
Je vous convie à lire l’article de FastCoExist sur ce sujet et reprenant le projet dans son intégralité.

A cette lecture, quelques remarques personnelles :
- Si cette approche est particulièrement à la mode et correspond aux questions fondamentales de l’avenir de la ville, et surtout, son degré de résilience à résister aux chocs naturels (tremblements de terre, explosions volcaniques[1], ouragan, …) ou humains (révolution, guerre, …), la démarche reste pourtant très (trop ?) urbaine en ne tenant pas compte de la question du territoire le plus vaste des grandes villes : la périphérie. Elle peut profiter de quelques ares de jardins et nécessite un système plus flexible tel le Flower Power de Parrot. Le principe de la Farm-Home devrait intégrer cette réflexion de manière plus large et surtout, plus flexible.

- L’ensemble de ce système est vertueux à partir du moment où l’ensemble du processus énergétique est constant. Si je reste profondément convaincu que consciemment ou non, ces systèmes inventés par les hommes doivent répondre à leur crainte du monde en perpétuel et actuel changement, il ne faut pas que cela deviennent de la poudre aux yeux. Actuellement, la recherche se base sur un système qui est totalement dépendant des serveurs externes et n’a pas de capacité autonome de régulation. Je reste convaincu qu’un système résilient doit pouvoir profiter de la puissance du Big Data tout en ayant une capacité de calcul et de stockage (certes limités) local. Ensuite, le projet pose la question de son autonomie énergétique. Une autonomie en eau et en électricité. Si l’eau est encore assez facile à stocker, rien n’est fait pour l’électricité.
- Si le processus est plus qu’intéressant, il reste néanmoins LA question du goût. Non pas par le système mis en place mais bien par le mode de culture proposé. Je ne sais pas vous, mais moi maintenant je regarde la provenance des produits quand j’achète un légume au supermarché car manger un légume hydroponique, c’est manger de l’eau avec des vitamines…. Et rien d’autre ! Peut-être est-ce mon côté européen qui se préoccupe plus de cette question du goût que d’autres cultures (j’espère que non) mais plus fondamentalement, si nous ne voulons pas que l’homme se déconnecte encore plus de sa planète (en même temps qu’il se connecte de plus en plus aux machines), je pense que l’affaire du goût n’est pas anodine.
Finalement, et comme dans beaucoup d’autres propositions de ce genre, l’idée est utile, voir nécessaire, pour développer des alternatives durables au développement de la ville. Une alternative dont l’impact individuel est réduite par rapport aux grades normes appliquées aux systèmes urbains. En ce sens, cette évolution doit être aidée et va dans le bon sens.
Par contre, je ne peux que constater que ce type de projet est plus systémique qu’autonome et à mon sens, c’est là que le bât blesse. Nos villes deviendront durables lorsque qu’elles deviendront autonome-systémiques.
lien vers le projet Groove
[1] Imaginez une éruption majeure dans le monde. Outre les conséquences de refroidissement planétaire, les premières semaines seraient terribles pour le transport de marchandises. Pour rappel, en France, 80% de la consommation d’agneaux vient de Nouvelle Zélande. Sans avion, plus d’agneau, plus de fruits toute l’année, réduction de l’offre en légumes (haricots du Kénya), etc.