APRÈS l’IA GÉNÉRATIVE, l’IA GÉNÉRALE. C’EST POUR DEMAIN. ET APRÈS ?

Temps de lecture : 2 minutes
mots-clés : Open AI, IAG, Intelligence artificielle, générale, générative, Ilya Sutskever, Sam Altman

Chers lecteurs,

Depuis mai 2022, on parle beaucoup d’IAG, avec un G pour générative. En d’autres termes, une IA qui génère des informations sur base des bases de données mises à leur disposition. Pourtant, l’IAG peut aussi transformer le « G » en général. C’est tout autre chose : par générale, il est entendu d’une capacité à la réflexion avant de vous répondre. En d’autres termes, c’est de contextualiser la réponse avec une forme d’intuition qui serait issue des données que vous auriez dispensées et échangées avec l’IA dans le temps.

Aujourd’hui (à quelques jours près), le responsable de l’équipe de recherche d’Open AI qui travaille sur ce point G de non-retour a démissionné. Il s’appelle Ilya Sutskever et a créé Open IA avec Sam Altman en 2015 pour ensuite faire partie des « démissionneurs » du PDG d’Open AI en décembre 2023. Aujourd’hui, c’est le démissionneur qui démission et il n’est pas le seul, Jan Leike, l’ancien chercheur de DeepMind qui était l’autre responsable de l’équipe de superalignement  (L’équipe de gestion des risques d’IA à long terme d’OpenAI a été dissoute, Wired, 17 mai 2024). Superalignment est l’équipe d’Open AI en charge de travailler sur les dangers existentiels de l’IA.

Que penser de cette situation ?

La position du patron d’Open AI , Sam Altman, a toujours été claire : la constitution d’un IA générale… Pour devenir immortel. L’immortalité étant le Graal de nombreux geeks de la Silicon Valley. ON est en droit de se demander si c’est bien raisonnable, vu de la vieille Europe et de son RGPD. Mais dans les faits, cette évolution est inéluctable, il faut donc y réfléchir dès aujourd’hui pour parer à demain. D’autre part, je ne fais pas partie des Skynet-fan qui pensent que l’IAG va nous tuer, nous pauvres humains. Par contre, on est en droit de se demander pourquoi tous ces spécialistes de l’IA s’entre-déchirent. Je pense que le problème est plutôt éthique que technique. Laurent Alexandre titrait dans le Trends Tendances  du 23 mai 2024 «  ChatGPT va nous rendre immortels et détruire le capitalisme ».  Tout en précisant que l’arrivée de l’IAG est inéluctable, il précisait aussi que les changements seraient sans commune mesure de ce que nous avons déjà connu, telles 4 révolutions industrielles… en même temps. Nous ne sommes donc pas dans des questions technologiques en tant que telles, mais bien dans des questions qui vont impacter un nombre tellement important de personnes qu’il y en aura beaucoup qui resteront sur le bord de la route. Le basculement de société qui sera vécu sera loin du jeu vidéo Detroit become human (2018) qui, en fin de compte, montre une évolution et une cohabitation douce (mais non sans heurts) entre des IA androïdes et les êtres humains.

Dans cette hypothèse, je me mets à la place des chercheurs et de leur éthique, prenant conscience de ce qui risque d’arriver et, surtout, de penser aux conséquences éventuelles. Certains ne doivent probablement pas en dormir la nuit. ET dans ce contexte, on se demande quel est réellement l’objectif de Sam Altman. Si l’immortalité est un absolu, alors peu importe la manière d’y arriver. Cela me fait penser à la série cyberpunk dystopique d’Altered Carbon où les riches vivent confortablement dans les airs alors que la plèbe  (tous les autres à des degrés divers) vit dans une ville à la Blade Runner.

Mon sentiment est que nous en sommes peut-être là. Non pas que l’IA est pour demain, mais bien qu’après-demain, elle risque de chambouler le monde. Les Hommes n’auront peut-être pas besoin de Skynet pour s’autodétruire.  

Bonne et belle journée à vous… On quand même encore quelques belles années devant nous 😉

Merci pour le suivi de notre blog-à-idées ou à réflexions, c’est toujours agréable d’être lu et vous êtes de plus en plus nombreux (+ de 1 000 par mois en, moyenne). N’hésitez pas à commenter, c’est aussi une place de débats. Et surtout, merci de partager si vous soutenez nos réflexions ou recherches.

Pascal SIMOENS Docteur en art de bâtir et urbanisme, architecte, data Scientist. Expert Smart Cities. J’ai commencé ma vie en construisant des villes en Lego, j’en ai fait mon métier. Geek invétéré, aujourd’hui je joins mes passions du numérique et de la ville au travers d’une expertise smart Cities et smart-buildings en travaillant en bureau d’étude (Poly-Tech Engineering) et j’enseigne cette même expertise à l’UMONS et l’ULB.

This post is licensed under a Creative Commons Attribution-NonCommercial 4.0 International License.  

Laisser un commentaire