
Il est souvent difficile de discuter avec les architectes pour définir quelles sont les pistes permettant de repenser intrinsèquement notre métier face aux questions de la conception des bâtiments et leur mise en œuvre pour les années à venir.
Il se fait qu’en mois d’un mois, deux articles significatifs viennent étayer mes propos qui suivront : la fabrication d’une maison en Chine à partir d’une imprimante 3D et son dérivé de micros robots capables de travailler ensemble pour la construction des gratte-ciels.

Actuellement, le métier d’architecte est cantonné à la conception et au suivi du chantier (avec bien d‘autres partenaires techniques en parallèle). Toutefois, la partie de conception n’inclus les questions de Crowndsourcing et la relation intime qui pourrait être retrouvée entre l’artisan et l’architecte pour revaloriser la valeur intrinsèque des acteurs du bâtiment.
En ce sens, l’approche des maîtres maçons devraient nous faire réfléchir sur le « comment faire de l’architecture demain ». En effet, les nouveaux objectifs durables de l’architecture nécessitent déjà aujourd’hui une remise en cause globale du triptyque architecte-entrepreneur-client. Il est grand temps que l’architecture prenne son avenir en mains pour ne pas être remisé dans une voie de garage luxueuse ou fonctionnelle dans le processus de construction de la ville.
L’exemple de la Landesgartenschau (hall d’exposition conçu et fabriqué à l’UIT de Stuttgart est explicite en ce sens) : sous le couvert d’une recherche européenne sur les questions de la robotisation de la fabrication dans un objectif de réduction de la consommation de matière, il est apparu que la conception du bâtiment était intimement liée à son mode de fabrication.
Le choix des panneaux d’agglomérés en bois n’est pas suffisant pour répondre aux objectifs, ni la méthode de découpage totalement robotisé :
- Le choix du panneau et de son épaisseur dépend de la capacité de résistance du bâtiment et en fonction de l’objet de la construction.
- Pour atteindre cet équilibre, le travail de stabilité/conception est fondamental. C’est pour cette raison que le projet arrive à être auto stable sans colonnes.
- Enfin, la production robotisée est fondamentale car nous sommes ici à la limite des calculs de sécurité : moins de matière nécessite un usage parfait pour un emboitement millimétré.
extraits choisis :
« CONCEPTION DE CALCUL ET SIMULATION : Le développement de la structure de la plaque complexe de la salle d’exposition est rendue possible grâce à des méthodes de conception et de simulation informatiques avancées.Ceux-ci permettent la génération, la simulation et l’optimisation des principes de construction biomimétiques en architecture. L’outil de conception de calcul développé dans le cadre de ce projet de recherche offre la possibilité de comprendre les caractéristiques des matériaux et des paramètres de fabrication dans le processus de conception. Plutôt que de dessiner chaque plaque à la main, l’espace de conception de la plaque est incorporé dans un processus de simulation et d’optimisation pour automatisé forme d’enquête, qui comprend des paramètres et les contraintes de fabrication robotique. »
Donc c’est bien un équilibre entre conception architecturale, ingénierie et fabrication qui fait cette architecture. Rien de nouveau en soit, pendant 1.800 ans, la construction s’est faite ainsi. Peut-être l’avions-nous oublié ces 200 dernières années avec l’avènement des révolutions industrielles successives? Toutefois, il est plus question d’ingénierie ici que de conception architecturale… et pourtant, c’est beau ! Une ingénierie qui se traduit par la CAO ultra poussée et spécialisée (robotique).
En tout état de cause, il est grand temps que les architectes se posent de nouvelles questions sinon, les fabricants d’imprimantes 3d et de robotique le feront à leur place, rendant vainqueur la quantité contre la qualité : rien de bon pour la nature et la culture. Mais pour cela, il faut rompre avec le conservatisme ambiant.
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