Voici quelques jours, lors d’une conférence à Charleroi, Certaines personnes expliquaient à mon associée et moi-même qu’une ville ne DOIS PAS faire de branding et encore moins se retrouver dans un cadre qui l’empêche de s’épanouir.
Cette approche intellectuelle et opportuniste mérite réflexion et questions :
1. Une ville comme Charleroi peut-elle se permettre de ne pas travailler sur son image ?… d’autant qu’elle en a déjà une qui n’est pas très reluisante !
2. Dans une contexte de mondialisation, ne pas avoir d’identité locale , c’est ne plus avoir d’identité. Paradoxe réel du GLOCAL (think golbal, act local). En outre une ville qui ne joue que sur l’effet d’aubaine ne sera jamais positionnée sur une carte.
3. Créer une identité d’un ville, c’est rendre fiers les gens qui y vivent car ils savent pourquoi ils y vivent. A contrario, sans identité, pas de terroir, pas de fierté possible.
Certainement, voici 2 ans, ce sont aussi les mêmes personnes qui, lorsque nous leur avions proposé de viser la réalisation d’un grand événement urbain (nous parlions ici d’une exposition internationale en 2025), nous regardèrent comme des illuminés… et quelques mois plus tard, regardaient les liégeois avec administration grâce à liège 2017 !
Certainement, ces personnes préfèrent mettre des banques et des industries dans un écrin technologique (Aéropôle) et se plaindre après qu’il n’y a plus de terrain industriels à Charleroi alors que le centre urbain carolo se meurt.
Certainement, faut-il se remettre continuellement en cause, tête et esprit, pour ne pas rester engoncé dans ses certitudes. J’ai la chance de travailler en Belgique, à Bruxelles et en Wallonie, avec des néerlandophones et des francophones mais aussi en Pologne, en France, récemment en Russie avec des anglais, des portugais, des français, de polonais, des chiliens, des espagnols, des russes, … Merci à eux qui me permettent de voir, comprendre et vivre le monde. Merci à eux qui m’offrent l’opportunité de rendre services aux villes qui me passionnent. Tant pis pour les autres.
KEEP PORTLAND WIERD : Pour faire réfléchir les carolos pleins de certitudes
Voici donc un exemple remarquable d’identité urbaine, façonnée par les hommes et les femmes qui y vivent mais, surtout, parceque les responsables politiques ont amplifié ce mouvement pour en faire la ville de référence dans l’écologie de l’Amérique du Nord. Qui suis-je ? Portland. C’est ni la plus grande, ni la plus belle, ni la plus riche mais les gens qui y vivent savent pourquoi ils y vivent. L’article du Monde sur cette ville est vraiment passionnant et démontre les mécanismes vertueux de l’identité urbaine :
1. D’abord une ville qui est en frange des grandes mégapoles
2. Ce potentiel est tiré par les habitants eux-mêmes en identifiant l’intérêt de ce positionnement « slow city »
3. Les pouvoirs publics , conscient de cette dynamique naturelle, lancent une politique ciblée pour dynamiser un contexte préexistant
4. Une dynamique positive est lancée et la ville devient une référence à manière écologique et « bobo » culturelle (les deux sont liés !)
5. Aujourd’hui, Portland devient une des ville les plus créative de l’Amérique du Nord
Aujourd’hui, Portland est une référence mondiale de la gouvernance urbaine écologique à l’échelle mondiale : ou, comment une ville insignifiante dans la dynamique mondiale devient une référence… sans perdre son âme qui fait sa force.
Certains carolos bien pensants devraient y aller faire un tour pour comprendre leur erreur.
L’exemple le plus frappant est la vidéo de cette fille de 16 ans sur la ville. Comment s’imaginer que ce talent n’aurait rien à voir avec la dynamique urbaine de la ville où elle vit ? amazing.