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mots-clés : Université, éthique, revues prédatrices, complotisme, USA, Covid 19
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Article rédigé avec l’aide de l’IA : oui (Gemini 2.5 Fash)
En bref : Dans le monde de l’édition scientifique, une revue prédatrice est une publication qui exploite le modèle de l’accès ouvert (où les auteurs paient des frais de publication pour que leur article soit librement accessible) sans offrir les services éditoriaux et de relecture par les pairs (peer-review) rigoureux attendus dans l’édition universitaire légitime. Elles sont une menace sérieuse pour l’intégrité scientifique, car elles compromettent la fiabilité de la recherche et la carrière des chercheurs. Nous expliquons les conséquences complotistes de ce type de publication dans cet article.
Chers lecteurs,
Chers profanes en matière de publications scientifiques,
Chers collègues scientifiques,
Avant d’entrer dans le vif du sujet, nous allons d’abord vous expliquer ce qu’est une revue prédatrice qui n’a rien de scientifique. Pour les collègues, c’est un petit rappel :
Caractéristiques et Signes distinctifs
Les revues prédatrices se reconnaissent souvent à plusieurs signes avant-coureurs :
- Manque de processus de relecture par les pairs (peer-review) rigoureux : C’est la caractéristique la plus fondamentale. Alors que les revues légitimes s’appuient sur un processus d’évaluation par des experts du domaine pour garantir la qualité et la validité des articles, les revues prédatrices acceptent souvent des manuscrits avec peu ou pas de relecture, parfois en quelques jours seulement.
- Frais de publication (APC – Article Processing Charges) élevés et opaques : Elles imposent généralement des frais de publication aux auteurs, mais ces coûts sont souvent disproportionnés par rapport aux services offerts et peuvent être mal expliqués ou cachés jusqu’à l’acceptation de l’article.
- Promesses de publication rapide et garantie d’acceptation : Elles attirent les auteurs en garantissant une publication rapide, parfois même une acceptation systématique, ce qui est contraire à la pratique scientifique sérieuse.
- Sites web de mauvaise qualité ou peu professionnels : Leurs plateformes en ligne peuvent présenter des erreurs grammaticales, des liens brisés, des logos de faible résolution, ou imiter grossièrement des revues établies.
- Faux indicateurs d’impact (impact factor) ou adhésions trompeuses : Elles peuvent revendiquer de faux facteurs d’impact (une mesure de l’influence d’une revue) ou des affiliations à des organisations scientifiques réputées qu’elles n’ont pas.
- Sollicitations agressives et non sollicitées : Les chercheurs reçoivent fréquemment des courriels non sollicités de ces revues, les invitant à soumettre des articles ou à rejoindre leur comité éditorial. Ces courriels sont souvent impersonnels et contiennent des fautes.
- Composition douteuse des comités éditoriaux : Les comités éditoriaux peuvent inclure des noms de chercheurs sans leur consentement, ou des personnes dont l’expertise ne correspond pas au domaine de la revue.
Pourquoi ces revues sont-elles apparues dans le monde universitaire ?
Malgré leurs pratiques douteuses, les revues prédatrices continuent de prospérer pour une pression essentielle : la pression « publier ou périr » : Les chercheurs, en particulier les jeunes, sont soumis à une pression intense pour publier afin de progresser dans leur carrière, d’obtenir des financements et d’être évalués positivement. Les revues prédatrices offrent une voie « facile » vers la publication.
Le contexte posé, quels risques au-delà de celui qui se fait avoir ?
C’est là que tout devient intéressant et, pour mieux comprendre les enjeux éthiques bien réels pour la science, je vous invite à écouter le très bon podcast de France Info : complorama. Plus particulièrement, l’épisode 91 du 13 juin 2025 qui traite de la question « aux États-Unis, le complotisme contre la science »
Outre la description des mécanismes de la politique de Trump envers les scientifiques, force est de constater que les revues prédatrices jouent un rôle déterminant pour appuyer de fausses informations. Ce fut le cas des théories de l’Hydroxychloroquine à l’époque de la pandémie Covid 19, qui présentait dans ce type de revues un article bidon, non revu et qui a servi de nombreux complotistes démontrant « que certains scientifiques n’étaient pas dupes et démontraient l’effet réel de ce médicament ». En attendant, certaines personnes en sont mortes.
Ces revues prédatrices font donc pleinement partie de la désinformation et autres Fakenews. Ce n’est pas un détail lorsqu’on travaille de manière scientifique et tous les scientifiques doivent être conscients de l’impact des revues prédatrices pour ne pas prendre cela à la légère. Et pour ceux qui ne comprennent toujours pas, prenez 30 minutes de votre temps et écoutez ce podcast, c’est édifiant et explicite : soit on combat pour la vérité, soit on participe à la novlangue des populistes.
Bonne et belle journée à vous.
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Pascal SIMOENS Ph.D, Architecte et urbaniste, data Scientist, expert Smart Cities. J’ai commencé ma vie en construisant des villes en Lego, j’en ai fait mon métier. Geek invétéré, aujourd’hui je joins mes passions du numérique et de la ville au travers d’une expertise smart Cities et smart-buildings en travaillant en bureau d’étude (Poly-Tech Engineering) et j’enseigne cette même expertise à l’UMONS et l’ULB. Complémentairement, je suis membre du bureau et trésorier du Conseil francophone et germanophone de l’ordre des architectes, baron au sein du Conseil national de l’Ordre des architectes.
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