Voici une partie d’article venant de Paris tech review. Et dont l’article complet est ici. Cet article parle de la question de la troisième révolution industrielle, li??e ?? la redistribution de l’énergie par le partage, plus particulièrement un partage via des petites unités. Ce travail de J. Rifkin est l’extrait de son dernier livre (voir sur Amazon ici). L’analyse sur la crise économique de 2008 comme une simple réplique de la crise beaucoup plus profonde du pétrole, quelques mois plus tôt est intéressante comme mise ne perspective. Bonne lecture.
» Jeremy Rifkin, maître de conférence à Wharton et conseiller de plusieurs gouvernements européens, entrevoit deux voies possibles pour le futur – une catastrophe mondiale provoquée par le réchauffement climatique et la pénurie d’énergies fossiles, ou une troisième révolution industrielle, cette fois-ci s’appuyant sur des énergies renouvelables produites, non pas à la manière du XIXème siècle dans des sites centralisées mais de manière distribuée.
Pour Rifkin, président de la Fondation sur les tendances économiques à Bethesda, dans le Maryland, l’histoire est en grande partie déterminée par la forme d’énergie utilisée par la société. « L’énergie est toujours critique « , dit-il. ?? C’est la base sur laquelle se crée une économie. Les flux d’énergie sont toujours déterminants, toujours. Rifkin place en 1979 le début de l’ère dans laquelle s’inscrit notre futur immédiat, lorsque les réserves de pétrole par tête ont atteint leur maximum. Davantage de pétrole a été trouvé depuis, explique-t-il, mais l’augmentation des naissances a réduit l’importance de ces gains. De là découle ce qui est arrivé à l’été 2008, lorsque les prix records du pétrole ont provoqué des émeutes de la faim dans 22 pays. « Notre civilisation entière tourne autour du pétrole « , affirme Rifkin. Quand les prix ont atteint 147 dollars le baril, les limites de la mondialisation sont apparues clairement pour la première fois. Selon lui, c’est ce choc sur le prix du pétrole qui constitua le vrai séisme économique. La crise financière de l’automne 2088 en était juste une réplique, affirme-t-il. A partir de maintenant, dit-il, chaque fois que l’économie repartira et aura besoin d’énergie, les ressources limitées en pétrole mettront un frein à la croissance. » Le même scenario se reproduira « , dit-il. » La production mondiale mettra une pression trop forte sur les approvisionnements « . La prochaine fois que le pétrole montera, ce sera la panique car ils vont réaliser que nous sommes en fin de partie « , prédit Rifkin, convaincu qu’une demande en hausse et une offre en baisse vont conduire au choc. « Je ne vois aucune issue. Ce sont deux tendances irréconciliables . L’échec retentissant des discussions sur le climat du sommet de Copenhague en 2009 fut aussi une étape déterminante. » C’était probablement le plus gros défi que nous devions relever dans les 175 000 années que nous avons passé sur cette planète – et nous sommes tranquillement rentrés chez nous « , dit Rifkin. Selon Rifkin, l’espèce humaine a cependant une chance de s’en sortir : les énergies renouvelables distribuées. Dans le passé, les énergies renouvelables n’ont pas pris leur envol en partie à cause d’une difficulté d’ordre conceptuelle : comment pourrait-on générer suffisamment d’énergie nouvelle pour se substituer aux centrales électriques traditionnelles ? Mais dans le futur à énergie distribuée de Rifkin, la vieille » usine » à énergie est remplacée par un réseau électrique décentralisé, jouant le même rôle qu’Internet pour la communication. Adieu la radio, bonjour l’iPod. L’idée clé : chaque parcelle de cette planète reçoit virtuellement une forme ou une autre d’énergie renouvelable, solaire ou éolienne par exemple, explique-t-il. « Pourquoi alors collecter cette énergie seulement en quelques endroits ? La nouveauté consisterait à utiliser des compteurs à double sens, qui permettent de produire l’énergie de manière hyper locale et de la distribuer également localement, peut-être même à l’intérieur de l’immeuble ou du quartier. A l’arrivée, de grandes quantités d’électricité peuvent ainsi être produites, de la même manière que l’informatique décentralisée a permis de disposer de la puissance de calcul de milliers d’ordinateurs »

